La douleur et l’émotion se lisaient sur ses traits. A la présentation du rapport d’activités du Cegid hier à la Maison de la culture Douta Seck, Mamadou Sène a fait comprendre les ravages d’un abus sexuel dans une famille. Son fils, âgé de 11 ans, a été abusé par un homme qu’il prenait pour quelqu’un digne de confiance.
Ce même homme passait souvent chercher son petit garçon à l’école pour l’amener chez lui, parce qu’il était trop pris par son travail. La conséquence : «Il a abusé du jeune garçon pendant un an. On en parlait, mais je n’y croyais pas. C’est quand je l’ai vécu que je me suis rendu compte que cela existe réellement», a-t-il confié.
Même le petit garçon, excédé par la situation, a fini par se confier à son père. Sans hésiter, ce dernier s’est rendu dans un commissariat et la machine judiciaire a été mise en branle. Le pédophile a alors été arrêté et condamné. Mais c’est avec une autre souffrance que le père est sorti de ce procès. Le bourreau de son fils n’a été condamné qu’à deux ans de prison. «Devant le juge, il a été condamné à deux ans. Il devait écoper de dix ans. C’est parce qu’il a de l’argent, il a une R+5. Ce n’est pas seulement à mon fils qu’il a fait ça. Mon fils m’a dit qu’il y avait d’autres enfants chez cet homme», s’est indigné M. Sène.