Une association des malades de la thyroïde (ASMAT) a vu le jour dimanche à Tambacounda, où elle compte aider les femmes qui souffrent le plus du goitre, à faire face au traitement long et coûteux de cette pathologie, a indiqué mardi sa présidente Mame Ndèye Sène.
Mame Ndèye Sène, portée à la tête de l’ASMAT à l’issue d’une assemblée générale à laquelle ont pris part ‘’plus de 30 personnes’’, parmi lesquelles des bonnes volontés, rencontrait des journalistes, pour leur faire part de la naissance de la nouvelle structure.
‘’Ce qui m’a poussée à créer l’association, c’est que j’ai constaté que dans la région, beaucoup de femmes souffrent (de la thyroïdite) du goitre’’, a dit la présidente de l’ASMAT. ‘’Quand je leur ai parlé, certaines m’ont fait savoir qu’elles ont commencé à se traiter, mais finalement elles ont arrêté faute de moyens’’, a-t-elle poursuivi, estimant que ‘’ce n’est pas normal, parce que ces femmes souffrent’’.
‘’La maladie est vraiment handicapante’’, a-t-elle encore relevé, évoquant entre autres symptômes, la gorge qui se gonfle, l’exophtalmie (les yeux qui sortent de leur orbite). Palpitations, sueurs froides et nervosité sont aussi le lot quotidien des goitreux.
‘’La maladie les ronge, les déforme, et parfois elles ont même du mal à s’épanouir ’’, a-t-il noté, soulignant que la douleur de ces malades est d’autant plus profonde que ‘’la femme n’a que son corps’’.
Le goitre, qui est causé par une carence en iode, est aussi déclenché par le stress. C’est une maladie qu’on peut soigner, mais cela nécessite patience et soutien psychologique de la part de son entourage, a dit la présidente de l’ASMAT.
Mme Sène, elle-même atteinte du goitre depuis le mois de septembre de l’année dernière, a indiqué qu’elle suit un traitement dont le coût est allégé, grâce à une imputation budgétaire et son adhésion à une mutuelle de santé.
‘’Même si je me porte mieux, j’ai pensé à celles qui n’ont pas d’imputation et qui ne peuvent se soigner, pour les aider’’, a-t-elle dit. ‘’Je me suis dit ‘pourquoi ne pas les aider à vivre pleinement, à s’épanouir comme les autres femmes’’.
Le traitement du goitre est ‘’coûteux et long’’, et même s’il est disponible à Tambacounda, le malade doit se rendre fréquemment à Dakar où se font les analyses, a-t-elle déploré, non sans noter que faute d’attache dans la capitale, certaines patientes ont renoncé aux soins.
‘’Ce que nous comptons faire, c’est aider ces femmes à se soigner, en nouant des partenariats avec les ONG, en (allant à la rencontre) des bonnes volontés’’, a dit Mame Ndèye Sène. L’association qui se veut régionale, est train de rédiger ses documents, en vue d’engager les formalités d’une reconnaissance juridique. Elle compte aussi s’investir dans la prévention.
La présidente dit avoir à ce jour rencontré quelques autorités, dont le direct de l’hôpital régional, l’adjoint au maire et la directrice de l’action sociale.
