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Une réussite du procès de Habré ferait de Dakar un hub de la justice internationale (avocat)
Publié le mercredi 19 novembre 2014   |  Agence de Presse Sénégalaise


Hissène
© Autre presse par DR
Hissène Habré


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Une réussite du procès de l’ancien président tchadien Hissène Habré pourrait faire de la capitale sénégalaise un hub en matière de justice internationale, pour le jugement d’anciens chefs d’Etats pour des crimes commis durant leur règne, a estimé mardi le président de la Ligue sénégalaise des droits humains, Assane Dioma Ndiaye.

‘’Nous espérons qu’avec cette affaire Habré, Dakar sera un hub international en matière de justice pour juger d’anciens chefs d’Etats pour des crimes commis durant leur règne’’, a-t-il déclaré, lors d’un atelier de suivi avec des journalistes, initié par le Consortium international de sensibilisation sur les chambres africaines extraordinaires (CAE), lesquelles sont chargées de juger M. Habré.

Le consortium commis par les CAE travaille depuis le mois d’avril dernier avec des organes de presse sénégalais et 20 autres du Tchad dans la chronique judicaire, avec l'objectif d’outiller les journalistes pour la couverture de l’affaire Hissène Habré.

Me Ndiaye, coordonnateur au Sénégal des avocats des victimes du régime Habré, a aussi dit qu’à ce jour les commissions rogatoires internationales ont entendu environ 2.500 victimes et enregistré plus d’une centaine de témoins.

‘’Aujourd’hui, nous estimons qu’on a entendu un nombre important de victimes’’, a-t-il déclaré, avant de soutenir que certains chefs d’Etat africains ne veulent pas de ce procès, parce qu’ils craignent à leur tour d’être poursuivis pour des crimes commis durant leur règne.

‘’Si nous avons rencontré aussi d’écueils, c’est parce que certains chefs d’Etat africains ne veulent pas de la tenue de ce procès tout simplement par crainte d’être eux aussi poursuivis à leur tour pour des crimes qu’ils ont commis durant leur règne’’, a-t-il indiqué.

‘’Pour nous défenseurs des droits humains, c’est fondamental qu’on puisse juger un ancien chef d’Etat pour des crimes qu’il a commis lorsqu’il était au pouvoir. Et on espère qu’avec cette affaire Habré, Dakar sera un hub international en matière de justice internationale pour juger d’anciens chef d’Etat’’, a-t-il ajouté.

Hissène Habré, au pouvoir entre 1982 et 1990, est en détention à Dakar. Il est accusé de "crimes de guerre, crimes contre l’humanité et actes de torture".

Les CAE, créées au sein des juridictions sénégalaises, sont chargées de son dossier. Elles ont démarré leurs activités en février 2013.

En août 2012, le Sénégal a donné son accord au projet de l’Union africaine (UA), pour juger M. Habré devant un tribunal spécial au sein du système judiciaire sénégalais, présidé par des juges africains nommés par l’organisation continentale.

M. Habré vit en exil à Dakar depuis la chute de son régime. Il avait été renversé par l’actuel président tchadien, Idriss Deby Itno, qui était un de ses proches collaborateurs avant d’entrer en rébellion.

Selon une commission d’enquête tchadienne, le régime de M. Habré a fait plus de 40.000 morts parmi les opposants politiques et certains groupes ethniques.

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