La mortalité néonatale, infantile et infanto-juvénile a baissé de 6 points au Sénégal entre 2005 et 2011, selon une enquête évaluation restituée mardi à Dakar.
"Les taux de mortalité néonatale, infantile et infanto-juvénile ont connu une baisse significative entre 2005 et 2011 au Sénégal, passant de 35‰ à 29‰ dans ladite période", révèle l'étude sur la disponibilité, l'utilisation et la qualité des soins obstétricaux et néonatals d'urgence (SONU) au Sénégal 2012-2013.
Cette étude est réalisée par le ministère de la Santé et de l'Action sociale, à travers la Direction de la Santé de la Reproduction et de la Survie de l'Enfant, et le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) avec l'appui technique du Centre Régional de Formation et de Plaidoyer en Santé de la Reproduction (CEFOREP).
Selon le professeur Jean charles Moreau, président du conseil d'administration du CEFOREP, cette baisse s'explique par l'augmentation des infrastructures sanitaires, le rehaussement du niveau de formation des sages-femmes, entre autres.
"Cette baisse résulte d'un effort national louable. Il faut le pérenniser avec des accouchements faits dans des soins humanisés", a dit le professeur Moreau.
Selon Andrea Wojnar Diagne, Représentante l'Unfpa au Sénégal, le plan d'action de santé national, la sécurisation des produits de la santé, la couverture maladie universelle, la politique de gratuité de la prise en charge de l'accouchement et des césariennes, la relance de la planification familiale...constituent un ensemble de package qui ont baissé la mortalité infantile, néonatale et infanto-juvénile au Sénégal.
"Toutefois, les avancées notables enregistrées sont encore en deçà des performances attendues pour atteindre les OMD 4, 5 et 6", a estimé Mme Diagne.
Au Sénégal, l'évaluation souligne que la situation de la santé de la mère et de l'enfant demeure encore très préoccupante malgré une baisse de la mortalité maternelle entre 1992 et 2010 (de 510 à 392 décès maternels pour 100.000 naissances vivantes). Ces avancées ont été rendues possible, en partie, grâce à une augmentation de l'utilisation des services reflétée par la proportion d'accouchements assistés par un personnel formé qui est passé de 52% en 2005 à 65,1% en 2011 et des consultations prénatales (87% en 2005 et 93,3% en 2011).
"Nous avons le devoir et le pouvoir de changer les choses pour qu'aucune femme ne perde la vie en donnant la vie".
Il urge aujourd'hui de prendre des mesures résolues pour garantir à chaque femme, chaque enfant, un accès équitable aux services de santé pour préserver leur droit à la vie. Investir dans la SONU, c'est lutter contre la mortalité maternelle, néonatale et infantile", a ajouté la représentante de l'Unfpa.
L'amélioration des indicateurs de santé au Sénégal est encore insuffisante et des disparités subsistent selon le milieu de résidence, avec une plus faible couverture en milieu rural, renseigne l'évaluation de la SONU. Ceci interpelle les autorités sanitaires du pays, surtout dans la perspective de l'atteinte des objectifs 4 et 5 du Millénaire pour le développement, qui visent la réduction de la mortalité maternelle par 3/4 et la mortalité infantile de 2/3 d'ici 2015.
A ce propos, un soutien plus accru doit être apporté à certains domaines notamment la disponibilité et l'offre de haute qualité en matière de soins obstétricaux et néonataux d'urgence.
