Le coordonnateur de l’Unité de coordination de la gestion des déchets solides (Ucds), Ibrahima Diagne a plaidé pour la réforme des textes réglementaires pour une meilleure prise en charge de la problématique des déchets au Sénégal. Ibrahima Diagne s’exprimait lors de la cérémonie d’ouverture de la journée internationale du recyclage, célébrée le samedi 15 novembre dernier. Il a notamment déploré l’inertie du cadre réglementaire sénégalais de gestion des déchets qui, selon lui, date de 1974.
Instituée depuis 1994, la journée internationale du recyclage est célébrée le samedi 15 novembre dernier au Sénégal pour la première fois. C’est à la place du Souvenir Africain que se sont tenues les festivités marquant cette célébration sous l’égide du l’Unité de coordination de la gestion des déchets solides (UCG). Une conférence autour du thème : «La valorisation, levier du Programme national de gestion des déchets (PNDG) pour un Sénégal émergent» a réuni plusieurs acteurs du secteur privé, des universitaires et des agents des collectivités locales.
S’exprimant lors de l’ouverture officielle de cette journée, le coordonnateur de l’Unité de coordination de la gestion des déchets solides, Ibrahima Diagne a plaidé pour la réforme des textes réglementaires pour une meilleure prise en charge de la problématique des déchets au Sénégal. «Ce qu’il faut constater c’est qu’on a connu une inertie sur le plan réglementaire. Pendant longtemps, on a parlé de gestion des déchets, des problèmes et des conséquences liés à la gestion de ces déchets mais il faut dire qu’il n’y a pas d’acte réglementaire dans le sens de renforcer le cadre. Le dernier décret réglementant cette filière date de 1974. Aujourd’hui, on est en 2014 et beaucoup de choses ont changé car en 1974, certains déchets qu’on voit maintenant n’existaient. Il s’agit notamment des déchets électroniques, électrique, les emballages plastiques…», explique M Diagne qui ajoute dans la foulée. «Il est temps qu’on prenne des mesures qui répondent à la réalité actuelle».
Le coordonnateur de l’Unité de coordination de la gestion des déchets solides a en outre lancé un appel à un changement de paradigme dans la perception des déchets à la population. Selon Ibrahima Diagne, les déchets doivent être considérés comme des matières premières, aussi un tremplin à la question de l’emploi des jeunes. «Nous voulons que les déchets puissent être appréhendés non pas comme des rebus que personne ne veut mais plutôt comme une matière première. Actuellement, 1500 personnes travaillent de manière informelle à Mbeubeuss sans protection physique encore moins de mesures d’accompagnement sociales».
Mais avec la formalisation du secteur que l’Ucg vise à travers le Png, nous cherchons à faire de sorte qu’on ait des Centres de tri un peu partout à travers le pays. Au niveau de ces Centres, le récupérateur portera des gans, des masques mais aussi avoir une protection sociale avec l’Institut de prévoyance retraités du Sénégal (Ipres) comme les employés des autres secteurs d’activités, souligne Ibrahima Diagne. Il ajoute par ailleurs. que « la professionnalisation peut également favoriser l’accroissement des retombées financière du secteur. «Actuellement, on est à moins de 8% de récupération pour un chiffre d’affaires de 4 milliards par année. Si, on met une chaine de tri, cela pourra booster le taux de récupération de 8 à 50% par an avec tout ce que cela peut entrainer comme retombées financière». De son coté, Abdoulaye Wilan, maire de Kaffrine et vice-président de l’Association des maires du Sénégal, venu représenter à cette cérémonie Abdoulaye Baldé, Président de cette association, a invité ses collègue maires à un sursaut pour régler le problème de l’insalubrité.