Les petites et moyennes entreprises (Pme) sont le parent pauvre de la croissance économie africaine. C’est la conviction de Didier Acouetey, directeur exécutif d’AfricSearch, cabinet de recrutement des talents intellectuels au service du développement des entreprises africaines. Il l’a soutenu en marge du premier forum des Pme, tenu les 11 et 12 novembre dernier, à Dakar.
«En Afrique, les petites et moyennes entreprises (Pme) représentent 90 % des sociétés privées, 33 % du produit intérieur brute (Pib) et sont à l’origine de 45 % des créations d’emplois. Grâce à leur répartition jusqu’au cœur des territoires, elles vascularisent leurs économies», a dit Didier Acouetey, directeur exécutif d’AfricSearch, cabinet de recrutement des talents intellectuels au service du développement des entreprises africaines. Il s’exprimait en marge du premier forum des Pme africaines, tenu les 11 et 12 novembre, à Dakar. Malheureusement, renseigne-t-il «cette dynamique entrepreneuriale est le parent pauvre de la croissance africaine».
Selon lui «les Pme sont trop souvent seules dans leur combat pour la croissance. En plus les difficultés communes aux entrepreneurs du monde entier, les patrons africains sont confrontées à des obstacles bien particuliers. D’abord, l’accès aux financements, une véritable casse-tête, les problèmes d’infrastructures en particulier l’énergie et le statut informel pour échapper à la fiscalité poignante». Par ce forum, premier du genre à Dakar qui réunit quelques 300 entreprises, venues des cinq régions d’Afrique, de plusieurs institutions de financement, d’experts de haut niveau, décideurs politiques ont échangé avec les patrons des entreprises. Cette rencontre B to B donne l’occasion d’accéder directement au financement, d’appréhender les décideurs économiques et politiques et d’échanger avec leurs homologues de la diaspora sur les questions liées au développement des entreprises en Afrique.
Poids économique et social des Pme africaines
Pour lui, «la plupart des pays d’Afrique compte un grand nombre des Pme par rapport à la taille de leur économie, mais il s’agit presque exclusivement de micro-entreprises exclues de l’économie formelle. Toutefois, cette prépondérance numérique ne se reflète pas encore sur leur poids dans l’économie». Selon les indications, «elles représentent entre 20 et 30% du Pib des pays africains contre environ 60% dans les pays à haut revenus ». Conséquence «elles fournissent 20 à 40% des emplois. Avec près de 70% en milieu rural. Et représentent 75% de l’emploi industriel».
Obstacles à l’entreprise en Afrique
Le premier des facteurs bloquant, c’est sans doute, le déficit énergétique. «Plus de 50 % des entreprises en Afrique subsaharienne identifient l’électricité comme une contrainte majeure. La capacité de génération électrique dans la région a stagné alors qu’elle a augmenté dans toutes les autres régions du monde. Le prix de l’électricité en Afrique subsaharienne est en ligne avec ceux des pays de l’OCDE. C’est près de deux fois plus cher qu’en Amérique latine et en Asie de l’Est et centrale». À cela s’ajoutent les nombreux délestages. «La Banque mondiale estime que les délestages ont enlevé plus de deux points à la croissance annuelle du PIB en Afrique. Au Nigeria, l’institution l’évalue à quatre points», a-t-il indiqué.
EN BREF… EN BREF… EN BREF
PRODUCTION INDUSTRIELLE - Elle accroît de 13,7%, en septembre
«L’activité industrielle est marquée en septembre 2014 par un accroissement de 13,7% de la production après avoir sensiblement reculé au mois précédent (-8,5%)», indique l’Agence nationale de statistique et de la démographie (Ansd), dans un communiqué en date du 14 novembre. «Cette évolution a lieu sous l’effet essentiellement des performances des industries des matériaux de construction (+46,6%), de l’alimentaire (+13,3%), de la mécanique (+10,2%), des autres industries manufacturières (+3,8%), des industries chimiques (+2,7%) ainsi que des industries du papier et du carton (+1,1%)», souligne la note. Selon le document, «Le repli de la production des industries de l’énergie (-2,3%) et de l’extractive (-0,4%) a toutefois amoindri la hausse observée. Au même moment, l’arrêt de la production des industries textiles et du cuir s’est poursuivi. Par rapport à septembre 2013, la production industrielle s’est accrue de 0,5%. Sur les neufs premiers mois de 2014, elle a fléchi de 1,5% par rapport à celle de la période correspondante de 2013».
Prix à la Consommation au 2ème trimestr 2014
Malgré la baisse des prix de certains produits de grande consommation au niveau mondial, au plan interne, «l’indice des prix à la consommation a progressé de 1,8% au troisième trimestre 2014, après avoir régressé de 2,6% et 2,0% respectivement au premier et deuxième trimestre 2014». «Cette situation est attribuable à l’augmentation sensible des prix des produits locaux (+3,1%) face à la baisse de ceux des produits importés (-1,1%)», explique le document.