Comme une rengaine, la construction d’un pont sur le fleuve Gambie résonne encore dans cette partie sud du pays. Une nouvelle accueillie avec peu d’enthousiasme par les populations de la région sud qui disent attendre la concrétisation de cette vieille promesse.
La traversée du fleuve Gambie, par le bac, relève d’un véritable parcours du combattant pour les populations de la région méridionale qui en voient de toutes les couleurs. Le pourrissement des produits, le temps perdu, appliqués aux tracasseries suscitent souvent un faisceau de grogne chez les passagers qui continuent de manifester leur impatience face à ce calvaire de la traversée de la Gambie. Aujourd’hui, à l’annonce de cette nouvelle de la construction du pont sur le fleuve Gambie, les populations du Sud affichent un mince sourire et espèrent que cette promesse ne sera pas de trop car tous les gouvernements qui se sont succédés ont agité cette idée de pont pour faciliter la liaison routière.
«J’espère que ce n’est pas une énième promesse», lance Adama Diouf, Professeur de philosophie qui reste prudent car, selon lui, «il est absolument inconcevable que l’on puisse faire des heures pour traverser le fleuve Gambie pour rallier les différentes parties du Sénégal alors qu’il n’ya que 400 km qui séparent Ziguinchor de la capitale sénégalaise, DAKAR. Les populations rêvent depuis des lustres pour que cela soit réalisé. J’espère que cette fois-ci les autorités ont pris la pleine mesure des attentes des populations. L’intégration avec la Gambie, la coopération avec ce pays restent primordial… Ce pont reste une urgence et plus qu’une matérialisation de l’intégration africaine…».
«Fatiguées, les populations de la Casamance le sont», c’est l’avis du premier adjoint au maire de Ziguinchor, Seydou Sané qui, certes perplexe, souhaite que cette promesse soit enfin réalisée. Un pont qui, selon lui, va contribuer au désenclavement de la Casamance.
«Nous avons assez entendu ces genres de promesses; beaucoup de déclarations sur ce pont qui n’a jamais vu le jour. Beaucoup de déclarations sont faites autour de ce pont mais attendons de voir sa réalisation avant d’apprécier…»
Les populations du Sud, qui restent très mesurées, attendent ainsi de voir le démarrage des travaux sur ce fleuve Gambie. Elles qui voient souvent leur chemin se transformer en parcours du combattant une fois arrivée au bac de farafegny en territoire gambienne. Ce pont présente beaucoup d’enjeux pour les populations du Sud du pays qui s’expliquent difficilement le blocage dans l’érection d’un pont sur le fleuve Gambie pour faciliter la traversée des passagers qui accusent un retard stressant sur place au bac de farafégny.
Une situation d’autant plus incompréhensible que juste à coté, chez l’autre voisin de la Guinée-Bissau, deux ponts à péage sont érigés sur le fleuve permettant un gain de temps considérable pour rallier facilement la capitale bissau-guinéenne à partir de Ziguinchor en moins de trois heures. Pourquoi les deux pays, la Gambie et le Sénégal sont incapables de réaliser un pont sur le fleuve Gambie? S’interrogent éternellement les populations du Sud, qui se disent toutefois submergées par ce refrain de construction de pont sur le fleuve Gambie. Si, pour certaines populations les promesses et déclarations de construction de pont sur le fleuve Gambie se suivent depuis et se ressemblent, pour d’autres, cette fois-ci sera peut être la bonne. Ainsi les populations de la région sud restent partagées entre optimisme et inquiétudes d’une réalisation d’une promesses qui peine à se concrétiser.
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