Les études menées par le Forum civil dans les départements de Tivaouane, Koungheul et Vélingara sont sans appel. Sur un échantillon de 420 personnes tirées au hasard, 37% disent avoir été victimes de corruption, mais seuls 7% d'entre elles ont tenté une saisine. Une réalité de terrain qui montre, selon le Forum civil, l'urgence de décentraliser et de vulgariser les organes de lutte contre la corruption dans tous les départements du pays pour plus d'efficacité.
Le Forum civil a rendu public hier à Dakar son rapport final du programme ''Paix et gouvernance'', une contribution pour la mise en place d'un Observatoire national pour la transparence et la redevabilité. Ainsi, les études effectuées dans trois départements du pays, à savoir Tivaouane, Koungheul et Vélingara, révèlent un indice de perception de la corruption trop élevé dans ces zones.
À travers des enquêtes quantitatives par questionnaire auprès de 420 personnes âgées d'au moins 18 ans, le rapport révèle que ''37% des populations des zones cibles affirment avoir été victimes de la corruption''. Cependant, parmi elles, seules 7% ont tenté de faire des recours au niveau des organes de lutte contre la corruption et la concussion.
Selon le coordonnateur du programme Paix et gouvernance, ''si un grand nombre des populations cibles semblent savoir ce qu'est la corruption, ils sont tout de même ignorants des mécanismes disponibles pour lutter'' contre ce phénomène. À en croire Saliou Diop, ''des institutions comme le Médiateur de la République, l'Office national de lutte contre la corruption (…) institué par le régime de Macky Sall, etc.
sont mal connues par les populations''. C'est pourquoi il est urgent aujourd'hui de promouvoir des mécanismes de surveillance du plan national de lutte contre la corruption au niveau local à travers les sections locales dans le cadre de la mise en place d'un Observatoire national de la transparence et de la redevabilité.
Il faut souligner que le programme intervient dans un contexte où les populations sénégalaises deviennent de plus en plus exigeantes quant à la pratique de la bonne gouvernance et de la démocratie participative, sans quoi on ne saurait développer un pays. Cependant, selon les camarades de Mouhamadou Mbodj, ''la bonne gouvernance et la transparence ne sauraient être effectives sans la mobilisation volontaire des citoyens actifs, conscients de leurs droits et responsabilités de sentinelle pour la transparence et la redevabilité des autorités centrales et locales''.