La faible diversification du tissu économique et de productivité limitée des facteurs empêchent le Sénégal de prendre son envol économique. Ainsi, le Premier ministre Mahammed Ben Abdallah Dionne a décrit la situation économique du Sénégal, hier mardi, face aux députés, l’occasion de son discours de politique générale.
Venu présenter sa feuille de route aux députés de la douzième législature, hier mardi 11 novembre, le chef du gouvernement Mahammed Ben Abdallah Dionne a justifié le retard de l’envol économique par le fait que «les moteurs traditionnels de la croissance s’essoufflent, dans un contexte de faible diversification du tissu économique et de productivité limitée des facteurs».
«La réalité de notre tissu économique, c’est d’abord un secteur agricole qui souffre d’une insuffisante structuration de ses chaînes de valeurs, d’un faible développement des productions à haute valeur ajoutée et qui demeure très vulnérable aux aléas climatiques, bien que concentrant plus de 60% des actifs», a-t-il expliqué. Selon lui une telle situation s’explique par «la détérioration du tissu économique imputable un environnement des affaires caractérisé par un déficit d’attractivité, de compétitivité et entravé par une faible disponibilité de financements adaptés pour les activités de production», a diagnostiqué M. Dionne dans son discours de politique générale.
Toujours dans son argumentaire, il a estimé que «l’économie sénégalaise se caractérise aussi par la prédominance d’un secteur informel, qui concentre 95 % des emplois et plus de la moitié du produit intérieur brut (Pib), avec de faibles niveaux de productivité». Conséquence, un «déficit commercial lourd et en aggravation, représentant par moments près de 20% du Pib, mais aussi un tissu industriel en difficulté», a-t-il souligné. D’où, «des marges de manœuvre budgétaires étroites qui limitent nos capacités d’investissement, des problèmes d’efficacité de la dépense publique et un faible niveau d’épargne intérieure». Mieux, soutient-il, «notre économie continue de souffrir d’une contrainte forte liée à la faible disponibilité et au coût élevé de l’énergie, ainsi que des lourdeurs et autres dysfonctionnements qui entravent l’efficacité de notre administration».
Pour s’en sortir il préconise «la mobilisation des Sénégalais pour inverser vite les tendances défavorables, même si au plan externe la mondialisation nous impose un contexte de compétition exacerbée, où chaque pays doit se positionner en faisant valoir ses atouts pour saisir les opportunités offertes par les marchés», a-t-il lancé. Confiant par rapport à l’avenir, M. Dionne a fait état du paradoxe de l’évolution de l’économie sénégalaise, à savoir «l’immobilisme relatif des cinq dernières décennies, d’un côté, le dynamisme d’une société jeune, capable d’inventivité, d’effort et de dépassement, de l’autre».