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Le Soleil N° 13036 du 7/11/2013

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Réunion du groupe consultatif : Le Sénégal va chercher 2.700 milliards de FCfa à Paris en février
Publié le jeudi 7 novembre 2013   |  Le Soleil




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Le Sénégal se rendra au Groupe consultatif de Paris, en février 2014, pour trouver un besoin additionnel de 2.700 milliards de FCfa (dont 1.775 milliards de FCfa de financement public) afin de compléter le financement de sa Stratégie nationale de développement économique et social.

Pour financer sa Stratégie nationale de développement économique et social (Sndes, 2013-2017), le Sénégal a besoin d’un peu plus de 8.427 milliards de FCfa, d’après des chiffres fournis par l’Unité de coordination et de suivi de la politique économique (Ucspe). Les 5.727,60 milliards de FCfa étant déjà acquis (dont 4.363,90 milliards de financement public), le ministre de l’Economie et des Finances se rendra au Groupe consultatif de Paris, en février 2014, pour trouver un financement additionnel de 2.700 milliards de FCfa. Toutefois, Amadou Bâ n’a pas souhaité trop s’étendre sur ces chiffres : « nous tiendrons, dans les prochains jours, une réunion technique avec les partenaires au développement et le secteur privé, là, nous sortirons, après validation, les nouveaux projets et nous allons faire une évaluation des besoins du Groupe consultatif », s’est-il contenté de dire à la presse.

Le patronat s’est félicité de l’implication du secteur privé dans les préparatifs au Groupe consultatif de Paris. A cet effet, une journée d’information et d’échange sera dédiée au partenariat public-privé avant la date échue, prévue en février 2014. « L’Etat a annoncé des projets prioritaires sur lesquels il cherche des financements privés, et je pense qu’avec la concertation, nous parviendrons à trouver ces fonds », a rassuré le président du Conseil national du patronat, Baïdy Agne. Ce dernier se dit « optimiste » quant à l’atteinte du taux de croissance de 7 % d’ici à 2017 fixé par le gouvernement du Sénégal. « C’est un objectif ambitieux et réalisable ». Cependant, avertit-il, comme préalable, il faudra régler définitivement la question de l’énergie et redresser le secteur secondaire en favorisant la production et la création d’emplois.

Croissance à fort impact sur le développement humain

Selon Mayacine Camara, coordonnateur de l’Ucspe du ministère de l’Economie et des Finances, l’ambition de la Stratégie nationale de développement économique et social est d’impulser une croissance à fort impact sur le développement humain, qui repose sur la consolidation des acquis en gouvernance démocratique, afin de maintenir la stabilité politique et sociale. Les priorités sont centrées sur l’agriculture (pour assurer la sécurité et l’autosuffisance alimentaires), l’énergie (avec le mix énergétique ainsi que la diversification énergétique), l’emploi des jeunes, l’amélioration de l’accès aux services sociaux et les infrastructures assurant les bases du développement et de l’intégration sous-régionale et régionale.

Quant au taux de croissance, il devrait se situer, en moyenne, à 7 % entre 2014 et 2017. Ce scénario repose dans l’hypothèse d’un dynamisme du sous-secteur agricole, de l’arrivée à maturité des projets financés par le Mca, l’amélioration de la fourniture de l’électricité, du retour de la croissance au Mali, la poursuite des efforts de maîtrise des dépenses courantes et la mise en place d’un climat des affaires propice aux investissements privés domestiques et étrangers. Pour Mayacine Camara, il faudra aussi faire du partenariat public-privé une priorité, renforcer les investissements dans le secteur agricole, accélérer la mise en œuvre des réformes et des infrastructures routières, ainsi que dans le domaine de l’éducation et de la santé.

En outre, il faudra une prise en charge, dès 2014, des principaux projets d’investissements et accélérer la réforme de l’Etat tout en renforçant la gouvernance économique et financière. Cependant, des risques de chocs exogènes ou de retard dans la mise en œuvre des réformes du secteur de l’énergie ne sont pas à exclure. Les enjeux restent donc l’efficience des politiques publiques, la viabilité du cadre macroéconomique, la transition démographique et la demande sociale. « Ce qu’on aurait pu faire en dix ans, notre ambition est de le faire en cinq ans », déclare Amadou Bâ. Ce qui, du reste, explique le report de la tenue du Groupe consultatif de Paris qui devait initialement se tenir en octobre 2013.

AMADOU BA, MINISTRE DE L’ECONOMIE ET DES FINANCES : « Un secteur privé fort et dynamique est nécessaire pour l’émergence du Sénégal »

Pour préparer le rendez-vous du Groupe consultatif de Paris, prévu en février 2014, le ministre de l’Economie et des Finances, Amadou Bâ, a rencontré, hier, le secteur privé national. Il a rappelé que l’émergence du Sénégal se bâtira à partir d’un secteur privé fort et dynamique.

Dans la perspective du passage du Sénégal au Groupe consultatif de Paris, en février 2014, le ministre de l’Economie et des Finances, Amadou Bâ, a rencontré, hier, le secteur privé national. Une rencontre qui s’inscrit dans le dialogue direct avec le privé, comme le veut le président Macky Sall. D’après M. Bâ, le rendez-vous de Paris est d’autant plus important qu’il sera une date repère dans le processus d’émergence économique de notre pays. « Cette émergence sera bâtie sur des fondements solides d’un Etat qui aménage un environnement attrayant pour les affaires et un secteur privé locomotive de la croissance économique. C’est la raison pour laquelle, nous devons porter ensemble notre projet d’enrichissement mutuel pour l’émergence du Sénégal », dit-il.

En effet, selon Amadou Bâ, l’une des innovations majeures du prochain Groupe consultatif de Paris sera la programmation d’une journée dédiée au secteur privé qui constitue, pour le gouvernement, un levier de croissance forte, soutenue, solidaire, soucieuse de la préservation de l’environnement et créatrice d’emplois en particulier pour les jeunes et les femmes. « L’enjeu majeur demeure la construction et la réhabilitation des infrastructures physiques, financières et énergétiques qui seront la colonne vertébrale d’un Sénégal émergent, dans un environnement économique international et interne de plus en plus complexe », explique Amadou Bâ. Car, « après la gestion des urgences, il s’agit désormais d’asseoir notre croissance économique sur des ressorts plus solides de productivité et de compétitivité du secteur privé ».

Engager des réformes audacieuses

Après le regain d’activité de l’économie sénégalaise en 2012, du fait de la bonne campagne agricole et la mise en œuvre du Plan de restructuration du secteur de l’énergie, qui s’est traduite par une nette amélioration de la fourniture de l’électricité, il s’agit d’accélérer le rythme de croissance. Ainsi, il est attendu un taux de croissance de 4 % en 2013 et 4,6 % en 2014. L’ambition est de porter ce taux à 7 % en moyenne sur la période 2014-2017 conformément au « Projet Sénégal émergent ». Pour le ministre de l’Economie et des Finances, cet espoir se fonde sur le lancement effectif de projets de développement d’envergure à côté d’importants investissements prévus dans le secteur de l’énergie. A cela s’ajoutent l’exécution des projets du Millennium challenge account (Mca) ainsi que les travaux de l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd), les investissements dans les infrastructures routières, le démarrage effectif du Fongip et du Fonsis.

D’après Amadou Bâ, un secteur privé plus compétitif doit être le moteur de ce projet. « Notre objectif est de vous offrir un cadre favorisant une compétition saine. Pour cela, nous devons engager des réformes importantes et audacieuses de notre environnement des affaires », dit-il à l’endroit des représentants du secteur privé. Il s’agit notamment d’approfondir la réforme fiscale. A cet effet, « nous sommes disposés à procéder aux réajustement nécessaires pour un meilleur consentement à l’impôt. La réforme du Code des douanes (voir ailleurs) va également dans ce sens. Pour le ministre de l’Economie et des Finances, l’option du gouvernement pour une croissance soutenue et durable sera basée sur la promotion des secteurs à fort potentiel de création de valeur ajoutée et d’emplois, celle des secteurs ayant des marges de croissance et d’innovation ainsi qu’un fort contenu d’exportation.

Le budget 2014 en hausse de 200 milliards de FCfa

En marge de la rencontre avec le secteur privé, le ministre de l’Economie et des Finances a indiqué que le budget 2014 connait une augmentation de 200 milliards de FCfa avec un accroissement de 12 % des investissements. « Il consacre une part substantielle à l’intensification des investissements et au renforcement des infrastructures », explique Amadou Bâ. Pour plus de transparence, il annonce la diffusion prochaine du budget 2014 sur le site du ministère de l’Economie et des Finances. Tout citoyen pourra le consulter.

Le secteur privé se réjouit de l’appel à la concertation

L’appel à la concertation lancé, hier, par le ministre de l’Economie et des Finances, Amadou Bâ, semble trouver un écho favorable auprès des acteurs du secteur privé. Baïdy Agne et Mansour Cama, respectivement présidents du Conseil national du patronat (Cnp) et de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes), ont salué cet appel.

En rencontrant, hier, le secteur privé, le ministre de l’Economie et des Finances, Amadou Bâ a rappelé le souhait du chef de l’Etat d’établir un dialogue direct avec le secteur privé pour le développement économique du Sénégal. « Nous voulons que cette concertation soit aussi large que possible, avec la participation de tous les membres du secteur privé », a laissé entendre M. Bâ. Le patronat, de son côté, s’est félicité de cet appel lancé par le gouvernement. « C’est une excellente initiative de la part du ministère de l’Economie et des Finances d’inviter le privé à la concertation », a dit Baïdy Agne, président du Conseil national du patronnât (Cnp), qui se félicite aussi de l’annonce faite par le ministre, qui souhaite présenter au secteur privé la loi de finances du budget 2014.

« C’est une grande innovation que nous magnifions, car nous l’avions toujours réclamée, et cela n’a jamais été fait », a déclaré M. Agne. Il indique qu’au cours de cette rencontre, le secteur privé va échanger avec les autorités concernées sur le budget, notamment sur les aspects les concernant. Dans la même veine, le président du Cnp a loué aussi le vœu du ministère de mettre sur le site de son département tous les éléments du budget 2014. Ce qui permettra, selon Baïdy Agne, d’être informé et de bien suivre son exécution dans la transparence. Il soutient que le Sénégal est arrivé à un point où, pour atteindre les objectifs de croissance, le secteur privé est tenu de participer de façon plus active.

De son côté, Mansour Cama, président de la Cnes, déclare que son mouvement patronal est prêt à accompagner l’Etat s’il est invité aux projets qui seront financés dans le cadre du Groupe consultatif de Paris. A ce titre, indique-t-il, il faudrait que le secteur privé national soit impliqué dans l’attribution des marchés. « Nous avons proposé, dans le cadre de la nouvelle loi sur le partenariat public-privé, qui va sortir bientôt, une marge de l’ordre de 20 à 25 % à octroyer au privé sur les grands projets », a expliqué M. Cama. A son avis, les travaux de l’élaboration du nouveau Code général des impôts ont été bien menés.

Compte rendu de Seydou KA et Abdou DIAW

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