Les 12.221 agents du panier jaune dont les salaires ont été domiciliés au Trésor public au terme de l’audit du fichier de la Fonction publique ont deux mois (janvier et février) pour être intégrés dans la valise biométrique des fonctionnaires de l’Etat.
Le directeur général de la Fonction publique, Nouhou Diallo, et celui de l’Adie, Khassimou Wone, ont animé, samedi, une conférence de presse pour présenter les dispositions qui ont été prises pour permettre aux agents concernés de fournir les pièces demandées et espérer retrouver leur salaire.
Les agents de l’Etat dont les salaires ont été mis en billettage, à la suite de l’audit physique et biométrique du fichier de la Fonction publique, ont jusqu’au 10 février prochain pour apporter des pièces justificatives en vue de continuer à percevoir leur salaire. A défaut, ils seront versés dans le panier rouge qui concerne les agents en situation irrégulière confirmée actuellement au nombre de 1017 et dont les salaires ont été suspendus.
Lors d’une conférence de presse co-animée avec son homologue de l’Agence de l’Informatique de l’Etat (Adie) Khassoum Wone, le directeur général de la Fonction publique, Nouhou Diallo, a présenté les dispositions qui ont été prises par le gouvernement pour permettre à ces 12.221 agents du panier jaune de présenter les dites pièces justificatives. Selon lui, la direction de la Solde, la direction de la Fonction publique et l’Adie ont, dans ce cadre, élaboré un guide qui décline les procédures que ces travailleurs doivent suivre pour espérer être régularisés. Il ajoute que 7 commissions spéciales ont été créées pour gérer leurs dossiers. « Parmi ces commissions, 3 sont logées au site du technopôle, deux au ministère de la Santé et de l’Action sociale et deux autres au ministère de l’Education nationale. Pour les trois commissions qui sont au technopôle, deux reçoivent les agents provenant des régions et une s’occupe de ceux qui travaillent dans l’administration centrale et qui ne relèvent ni du ministère de la Santé et de l’Action sociale, ni de du département de l’Education nationale », a-t-il précisé.
1.017 agents en situation irrégulière
Le Dg de la Fonction publique souligne que tout agent du panier jaune doit présenter, à la commission chargée de traiter son dossier, outre une pièce d’identité et un bulletin de salaire de moins de 6 mois, une certification validée par son chef de service, puis au niveau central, par le Sous-préfet, le Préfet, le gouverneur, le Sage ou le Dage. « Si la certification d’un agent est acceptée, celui-ci intègre la valise biométrique qui est le nouveau fichier des fonctionnaires. Il lui est ensuite remis un ticket d’enregistrement qui lui sert de quitus pour percevoir son salaire au Trésor. Et après les deux mois que dure la procédure, l’agent en règle retrouvera son salaire à la banque », a expliqué Nouhou Diallo. En revanche, poursuit-il, si les pièces fournies n’ont pas été convaincantes, la personne concernée ne disposera pas de son salaire de décembre mais, « il a encore le mois de janvier pour apporter d’autres justificatifs ». Si au bout de ces deux mois, il n’arrive toujours pas à faire accepter sa certification à la commission qui s’occupe de son cas, son salaire sera suspendu et il sera versé dans le panier rouge, a-t-il indiqué.
L’audit du fichier s’est également intéressé aux malades. A en croire Nouhou Diallo, les salaires de certains d’entre eux ont été domiciliés au Trésor public puisqu’ils n’ont pas fourni de certificat médical attestant leur maladie. Un certificat que seul le centre socio-médical des fonctionnaires est habilité à délivrer, a-t-il renchéri. D’après lui, ceux qui se trouvent dans cette situation devront impérativement fournir une lettre attestant qu’ils se sont rendus au centre socio-médical en vue d’obtenir un certificat médical. « Une fois que cela est fait, le malade pourra retrouver son salaire en attendant les décisions du centre socio-médical », a-t-il encore soutenu.
En plus des fonctionnaires civils, les militaires sont concernés par cet audit du fichier de la Fonction publique. « Les militaires sont des fonctionnaires ; ils doivent être audités et ils sont dans le périmètre de l’audit », a martelé le Dg de la Fonction publique. Il estime, cependant, que les militaires et paramilitaires font l’objet d’un traitement particulier. «Les forces de défense et de sécurité sont soumises à une discipline. Un militaire ne peut pas se lever un bon matin pour dire qu’il va se faire auditer. Nous travaillons avec leurs responsables des ressources humaines pour qu’on puisse les auditer sans gêner leur organisation ou discipline », a-t-il révélé.
Réalisation d’économies substantielles
Le directeur général de l’Adie Khassoum Wone a ajouté que ses services ont pris des dispositions techniques pour faciliter la gestion des dossiers des agents en situation irrégulière. « Toute personne travaillant pour le compte de l’Etat peut aussi connaître sa situation à la suite des résultats de l’audit. Pour ce faire, il suffit d’aller sur le site de l’Adie et de fournir certaines informations ayant trait au numéro de matricule, le nom, le prénom, la date et lieu de naissance », a-t-il laissé entendre.
De l’avis du directeur de cabinet du ministre de la Fonction publique, Abdoulaye Guèye, cet audit devrait permettre à l’Etat de faire des économies substantielles. Il a aussi vivement félicité les agents en règle qui sont au nombre de 121.754. Selon des chiffres provisoires donnés par le Dg de la Fonction publique, la masse salariale annuelle des agents des paniers rouge et jaune s’élève à un peu plus de 48 milliards de FCfa. « Ces résultats ne sont encore que provisoires. Peut-être que 30 % de ceux qui sont dans le panier jaune vont être en règle à l’issue des vérifications », a toutefois déclaré Nouhou Diallo.