Dakar (Sénégal) – Les parlementaires sénégalais ont adopté lundi à Dakar sans débats la loi uniforme de l’Union monétaire ouest africaine (UMOA) portant réglementation des bureaux d’information sur le crédit (BIC) dans les Etats membres de l’Union.
''La création des BIC participe aux actions d'amélioration du climat des affaires dans les pays membres de l'UMOA qui figurent parmi les axes prioritaires de leurs politiques économiques'', a affirmé le ministre de l'Economie et des Finances, Amadou Bâ.
Selon lui, dans le rapport Doing Business publié annuellement par la Société financière internationale (SFI) les pays de l'UMOA sont classés parmi les économies les moins performantes en matière de climat des affaires.
‘'Au nombre des critères utilisés pour classer les pays, a-t-il dit, figure celui relatif à l'étendue de l'information sur le crédit pour lequel les Etats de l'UMOA ont obtenu une très faibles note tandis que les pays dont l'environnement bancaire est analogue affichent des notes satisfaisantes''.
Il a expliqué aux députés le rôle du BIC qui est une institution collectant auprès des organismes financiers, des sources publiques et des grands facturiers comme des sociétés ayant en charge la fourniture d'eau, d'électricité ou de téléphonie, des données sur les antécédents de crédit ou de paiement d'un client.
Ces informations sont ensuite commercialisées auprès des établissements de crédit, des systèmes financiers décentralisés (SFD) et des grands facturiers sous la forme de rapports de solvabilité détaillés.
Selon le ministre, l'impact positif des BIC très usités dans les pays développés, en Amérique Latine et en Asie, n'est plus à démontrer. Pour les clients par exemple, les BIC permettent une meilleure accessibilité au crédit avec une tarification basée sur les risques individuels pouvant induire une baisse de coût du crédit et des garanties.
Amadou Bâ a en outre souligné ‘'une prise en compte de la réputation ainsi qu'une amélioration de la qualité du service et de la relation avec les institutions financières'.
S'agissant des établissements de crédit, SFD et autres institutions similaires, les BIC constituent un outil efficace d'analyse, d'évaluation et de gestion des risques. ‘'Le BIC permet d'anticiper sur le surendettement des emprunteurs, de prendre de meilleures décisions dans l'octroi des crédits'', a encore indiqué le ministre.
Il a néanmoins tenu à préciser aux députés que la loi uniforme sur les BIC accorde une grande importance à la protection des droits des consommateurs, en mettant un accent particulier sur le principe du consentement préalable de ces derniers avant toute collecte et diffusion des informations les concernant.
‘'Au regard du caractère sensible des informations collectées et traitées par les BIC et de leur provenance, essentiellement à partir des établissements financiers et des SFD, la réglementation qui leur est applicable comporte plusieurs similitudes avec celle de la loi portant réglementation bancaire'', a relevé le ministre.