Il y a eu finalement plus de peur que de mal. Après les nombreux incidents qu’a connus l’Ucad, l’année universitaire 2013-2014 est presque sauvée. Si dans certaines facultés l’heure est aux préparatifs des examens, dans d’autres la nouvelle année commence.
Après une année universitaire émaillée de violences, les autorités administratives de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) avaient pris des mesures exceptionnelles pour sauver l’année : fermeture provisoire d’un mois de l’université ; établissement d’un nouveau calendrier universitaire fixant le bouclage de l’année 2013-2014 au 20 décembre et le démarrage de l’année 2014-2015 au 2 janvier prochain. Ces efforts du nouveau recteur Ibrahima Thioub semblent porter ses fruits.
Depuis la reprise des cours le 8 octobre dernier, cours et examens se déroulent jusque-là sans perturbations sur l’ensemble des différentes facultés de l’université. Les enseignements paraissent reprendre le dessus sur la question des revendications des bourses chez les étudiants. Cette nouvelle donne est obtenue grâce notamment aux énormes sacrifices consentis aussi bien par les étudiants, les enseignants que le personnel administratif et technique de l’université.
Faculté des Sciences Juridiques et Politiques (FSJP). Comme à l’accoutumée, les lieux sont bondés de monde. Plusieurs centaines d’étudiants dont certains à même le sol suivent les cours magistraux dans de grands amphithéâtres. A l’extérieur, les autres regroupés en comités discutent dans le jardin de la faculté. Les plus avertis sont penchés sur leurs cours. A cette période de l’année, le temps vaut de l’or. Chaque seconde de perdue peut coûter cher lors des évaluations. Dans cette faculté, cours et examens se déroulent dans la même période. Les évaluations du 1er semestre sont combinées avec les enseignements du 2nd semestre.
Chaque week-end, les étudiants sont évalués dans une matière et de façon progressive jusqu’à épuiser toutes les matières. Pour l’Assesseur de la FSJP, Mayatta Ndiaye Mbaye, il s’agit tout simplement de mesures exceptionnelles nécessaires, prises pour réorganiser le calendrier universitaire. ‘’Ce sont des efforts structurels consistant à mettre en place un système exceptionnel combinant enseignements, travaux pratiques et évaluations’’, explique le professeur. Un tel système, ajoute-t-il, nécessite des efforts multiples chez les étudiants, les enseignants et le personnel administratif. Il avoue cependant que face à l’effectif pléthorique, l’Ucad ne dispose pas aujourd’hui de tous les moyens de sa mission.
Pour réussir le challenge, chaque étudiant dispose de sa propre méthode. ‘’Pour l’instant, j’ai arrêté de suivre les cours magistraux pour me concentrer uniquement sur les révisions et les travaux dirigés’’, confie Aïcha Gomez, assise sur un banc en béton sous l’ombre d’un arbre. L’étudiante en 1ère année de poursuivre : ‘’J’ai un examen de technique d’expression demain (samedi) et je prépare un travail dirigé (TD) pour 16 h’’. A quelques mètres de là, Adama Ndiaye, cahier en main, lance : ‘’J’ai acheté des imprimés des cours que je révise à la maison. Je ne viens à la faculté que pour les TD et les examens’’. A l’en croire, les enseignements du 2nd semestre se terminent à partir du 20 novembre.
A la Faculté des Sciences et techniques (FST), l’équation paraît plus simple et la fin de l’année plus proche. Dans cette faculté, il n’y a pas de cumul de cours et évaluations, contrairement à la précédente. A l’entrée de la FST, Abdoul Sylla, accompagné de trois de ses camarades, renseigne avec enthousiasme : ‘’Nous allons terminer les cours le 15 prochain et faire les examens du 2nd semestre le 24 de ce mois’’. L’étudiant en 3ème année indique que la première évaluation a été faite juste dans les jours qui ont suivi la reprise des cours.
A la FLSH, le constat est le même. Ici aussi, l’heure est à la programmation des examens. Chaque département est libre et programme ses évaluations en fonction de son propre calendrier. Mais les examens des deux semestres se feront en même temps dans certains départements. ‘’Au département d’Anglais, nous arrêtons les cours ce samedi 8. Et nous ferons les deux évaluations juste après une semaine de révision’’, renseigne l’étudiante voilée, Fatou Diop.
Le département d’Espagnol quant à lui a presque bouclé l’année si l’on en croit l’étudiant Seydi. ‘’Nous avons terminé le 1er semestre depuis fort longtemps. Le 19 prochain, nous terminerons les examens du 2nd semestre’’, lâche-t-il avec un sentiment de délivrance. Tout ceci fait dire à un professeur en étude postcoloniale, sous l’anonymat, que ‘’l’année a été sauvée avec tous les sacrifices qu’il fallait’’.
La FMPO fait exception à la règle
La Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie (FMPO) quant à elle fait office de ‘’bonne élève’’. Du fait de son avance sur les enseignements, elle a pu échapper à la session unique. Au grand bonheur des étudiants, la session de rattrapage a pu être organisée dans cette faculté. Les résultats viennent de tomber et les appréciations diffèrent cependant chez les étudiants. ‘’Les résultats ne sont pas bons dans l’ensemble. Sur 290, il y a moins de 100 qui sont passés’’, explique d’un ton faible Amadou Diallo prié de reprendre 2 modules.
A ses yeux, la source du mal réside dans les nombreuses perturbations de l’année qu’il qualifie de catastrophiques. Ndèye Diop, qui vient de réussir son examen, pense plutôt que les résultats sont acceptables. ‘’En 3ème année de pharmacie, les résultats sont assez bons’’, apprécie la jeune étudiante avant d’indiquer que la rentrée universitaire 2014-2015 est fixée au 10 novembre (aujourd’hui) dans cette faculté.
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