‘’Il faut dégripper la machine économique pour promouvoir l’emploi au Sénégal’’, a déclaré samedi à Dakar M. Aly Mbaye professeur d’économie à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD).
Le professeur Mbaye s'exprimait lors d'un atelier organisé par le collectif des journalistes économiques du Sénégal (COJES) avec l'appui de la Fondation Friedrick Ebert sur le thème « Résorption du chômage des jeunes : quelles politiques d'insertion pour les jeunes diplômés et les acteurs du secteur informel ».
Cet ancien doyen de la faculté des sciences économiques et de gestion reste convaincu que tant que la machine économique sénégalaise est grippée, le marché de l'emploi ne pourra pas redémarrer.
« Les entreprises dites formelles ne créent pas des emplois parce que l'environnement des affaires n'est pas favorable », explique-t-il
A son avis, un environnement des affaires favorable est un environnement où il est possible de faire du business et de se faire de l'argent.
« A part les télécommunications et le service bancaire qui sont des activités fermées, il est impossible de faire des affaires au Sénégal, car la machine économique est grippée », soutient le professeur d'économie.
Selon lui, pour régler la question de l'emploi, la formation est importante mais pas suffisante.
« Il faut, en plus que l'Etat appuie les entreprises qui créent des emplois », a laissé entendre M. Mbaye.
Concernant le secteur agricole qui est une niche d'emplois, il préconise de faire l'agriculture autrement en réglant le problème d'image qui colle à ce secteur (agriculteurs archaïques, cultivant seulement 3 mois sur 12).
Ce dont il s'agit, a-t-il poursuivi, c'est une agriculture productive, permettant d'exporter.
Le professeur Mbaye estime que la démographie est la première contrainte du marché de l'emploi au Sénégal.
Sur une population active de 6 millions d'habitants 350.000 ont un emploi décent et les autres un emploi précaire.