Les jeux peuvent constituer une autre approche pour vulgariser l’enseignement des matières scientifiques, a soutenu vendredi à Ziguinchor (Sud), l’inspecteur d’académie, Ismaïla Diouf.
‘’Enseigner les sciences tout en s’amusant ça pourrait être très intéressant, parce que très souvent, l’approche fait que les mathématiques et les sciences physiques deviennent très rebutantes pour les élèves. Mais si on prend une approche ludique, les élèves seront très intéressés’’, a-t-il estimé.
L’inspecteur d’académie s’exprimait lors de l’ouverture d’un séminaire de formation à l’intention de 35 élèves et de 34 professeurs venant des collèges des départements de Ziguinchor, de Bignona et d’Oussouye.
La formation est initiée par l’Association Icare, dans le cadre du projet Parc des sciences et des technologies de Ziguinchor dont le coût est estimé à plus d’un milliard de francs CFA.
Ismaïla Diouf a renseigné que 15% des élèves orientés, cette année, dans les classes de Seconde sont allés au niveau des séries scientifiques, dans la région de Ziguinchor.
Pour renverser la tendance, il a plaidé pour que les laboratoires des collèges et les lycées de la région soient dotés en matériels scientifiques pour développer la culture scientifique chez les élèves.
Ismaïla Diouf a pointé du doigt ''une certaine mystification’’ et la ''malhonnêteté’’ pour détourner les jeunes de la science.
D’après lui, ‘’souvent dans nos traditions, beaucoup de choses qui peuvent avoir des explications scientifiques, on les présente sous une forme mystique’’.
‘’Ce mysticisme est tellement développé que toute personne peut abuser des autres surtout des enfants (…). Si on met dans la tête des enfants que tout phénomène peut être expliqué scientifiquement, ils seront moins victimes de ces mystificateurs’’, a-t-il estimé.
L’objectif de cette formation, a poursuivi l’Inspecteur d’académie, ‘’est de blinder les enfants contre les mystificateurs qui courent souvent dans les rues. Et à chaque coin de rue vous grugent en vous présentant des choses simples sous des formes mystiques’’.
Il a indiqué qu’il s’agit de faire en sorte que les enfants aient ‘’une approche scientifique du monde et non une approche magico-religieuse du monde qui a des limites’’, soutenant qu’à ce niveau le secret est détenue par une infime minorité.
''L’Académie veut ramener les enfants à ce qui a permis aux pays développés de se concentrer sur les sciences, de former les plus grands scientifiques et les plus grands savants'', a fait savoir M. Diouf.
Le promoteur du projet du Parc des sciences et de la technologie, et président de l’association Icare, Alassane Ngom, a, de son côté, soutenu que ''la modestie et l’humilité sont les piliers sur lesquels repose la science'', en allusion au mythe d’Icare.
A travers le projet Parc des sciences et de la technologie, son association veut renverser le cours des choses en restaurant les vocations scientifiques et en changeant les valeurs culturelles des élèves pour qu’elles soient un peu plus empreintes d’utilité, a justifié M. Ngom.
Alassane Ngom, directeur de l’Institut supérieur de formation en informatique ‘’Sud info’’ et lauréat du prix Reach for change/Tigo Sénégal en 2013 veut, à travers son projet, associer les activités scientifiques et technologiques aux autres activités culturelles (danse, musique, lutte) présentes dans les écoles.