La Fédération française de football (FFF) et la Ligue de football professionnel (LFP) ont décidé de déclarer ‘’clos’’ le tollé soulevé par la sortie ambigüe de Willy Sagnol au sujet du footballeur typique africain, donnant l’impression de ne vouloir prendre aucune initiative face à ces dérapages. Comme après l’affaire des quotas de 2011, les instances dirigeantes du football français ont adopté la même attitude.
En 2011, alors que François Blaquart, directeur technique national (DTN) et Laurent Blanc, alors sélectionneur national, avaient pris part à une réunion, où on a évoqué explicitement l’usage des quotas à l’entrée des centres de formation, la FFF a préféré dégager en touche, en ne prenant pas les sanctions qu’il fallait.
A l’époque, la Commission d’enquête avait décidé de ne pas sanctionner Laurent Blanc, tandis que François Blaquart, le DTN, n’avait écopé que d'un avertissement.
André Prévosto, directeur général adjoint de FFF, avait été mis à pied six jours. Et c’est le pauvre Mohamed Belkacemi qui avait enregistré ce funeste débat, qui a soulevé l’ire des ‘’bien pensants’’ de la FFF.
Des mesurettes ont été prises mais tout est passé par pertes et profits, comme si cette scandaleuse idée était normale dans le pays de Marianne où, il est vrai, le Front National est le parti politique en forme.
Et mieux encore, l’intellectuel le plus en vue est Eric Zemmour, connu pour ses thèses et ses nombreux dérapages.
Il a fallu attendre la sortie incompréhensible de Willy Sagnol pour que cette affaire remonte à la surface et que toutes les personnes douées de raison crient au scandale.
Mais là aussi, la FFF et la LNF, avec le club de Bordeaux, ont préféré minimiser ces propos scandaleux de l’ancien entraîneur des Espoirs français, appelé à de grandes fonctions dans les équipes nationales en France.
Jeudi, Sagnol, a essayé de s’expliquer. Mais il s’est enfoncé davantage allant jusqu’à vouloir abuser l’opinion et en faisant croire que son opinion est partagée par l’ancien international camerounais Patrick Mboma.
D’ailleurs, ce dernier n’a pas tardé à réagir, en relevant que le jeune technicien a masqué une partie de ses propos.
Interrogé par le quotidien français Le Parisien, Patrick Mboma reproche à l’ancien arrière droit des Bleus ‘’de vouloir faire de lui quelqu'un qui va légitimer ses propos’’.
‘’ La chose que j'attendais, c'était qu'il présente des excuses. Ce que, pour moi, il n'a pas fait. Il a dit qu'il était désolé mais il n'a pas compris. Il essaie de se défendre. Il pense pouvoir être soulagé en me citant. Je reconnais quand même qu'on ne s'est jamais rencontrés. Je ne sais pas qui il est. Je n'ai pas le sentiment qu'il soit raciste mais ses propos sont graves et il ne s'en rend pas compte’’, a dit l’ancien attaquant des Lions Indomptables du Cameroun.
Mboma aurait pu poursuivre en demandant à la LFP et à la FFF d’être plus conséquentes, déjà que les minorités sont peu présentes dans les instances de décision du football français.
Ni dans les instances, ni dans le corps d’arbitrage, ni sur les bancs de touche, encore moins sur celui des dirigeants de clubs, on ne voit les Blacks. Pourtant, ceux-ci constituent la majorité des acteurs.
Et on comprend mieux le courroux de l’ancien président de l’OM, Pape Diouf, après la sortie de Willy Sagnol, lui se voyait dans ce milieu comme ‘’une anomalie sympathique’’.
A force de ne pas prendre des sanctions, après Willy Sagnol et Laurent Blanc, on verra encore d’autres personnalités insulter et balancer des absurdités.
A contrario, on a vu que la FFF et les éminents membres du paysage audiovisuel français (PAF) n’avaient pas manqué de clouer au pilori la décision de la Fédération espagnole de football de sanctionner Zinedine Zidane, coupable d’avoir enfreint des lois en vigueur dans un pays.