Des organisations paysannes membres d'Enda Pronat, le "réseau" chargé du développement rural à l’ONG Enda Tiers-monde, ont présenté, jeudi à Dakar, un rapport expliquant les principes-clefs de la gouvernance foncière.
‘’Nous voulons rester responsables de nos terres. Nous sommes pour une réforme de préservation des ressources foncière par la communauté locale, axée sur le développement des exploitations familiales’’, a indiqué Sambida Sow, un leader paysan.
Il présentait un rapport sur la gestion des terres lors d’un atelier de restitution. Enda Pronat dit avoir fait "des propositions" pour "alimenter le processus de réforme foncière en cours" au Sénégal.
Ces propositions ont été élaborées avec la collaboration de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (Sénégal) et du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD), basé en France.
Dans le document produit en octobre dernier, Enda Pronat propose que ‘’les représentants des résidents aient la responsabilité d’autoriser la mise en valeur des terres, sous forme contractuelle dont ils auront défini les conditions.’’
‘’Enda Pronat a tenu une dizaine d’ateliers regroupant des paysannes et paysans dont la plupart sont engagés avec nous dans la promotion de l’agriculture saine et durable’’, a expliqué Marième Sow, la coordonnatrice de Enda Pronat.
Selon elle, les matériaux collectés dans le cadre de ces échanges ont permis de définir un nombre limité de principes-clefs de gouvernance foncière, soulignant que les recommandations et propositions faites par les paysans sur la gestion du foncier seront remises aux autorités.
La présidente du conseil d’administration de Enda Pronat a également invité les pouvoirs publics à élaborer ''une réforme foncière qui sécurise les droits des producteurs, éleveurs, femmes et jeunes dans le respect des valeurs sociales''.
Rappelant les recommandations sur la gestion du foncier formulées en 2012 par cette organisation, Marième Sow a dit que ''l’Etat doit effectuer un audit et (fixer) un moratoire pour arrêter la distribution des terres aux individus ou sociétés nationales ou multinationales''.