La Confédération africaine de football maintient ses dates initiales. La CAN 2015 aura bel et bien lieu entre le 17 janvier et le 8 février 2015. L’instance africaine l’a fait savoir au Royaume chérifien qui avait émis le souhait d’un report à cause de l’épidémie du virus Ebola qui sévit en Afrique de l’Ouest. La CAF a répondu niet tout en demandant à la Fédération Royale Marocaine de Football de préciser la position définitive du Maroc au plus tard ce samedi 8 novembre 2014.
Ebola ne va pas reporter la CAN 2015 ! La CAF l’a fait savoir au Maroc, désigné pour abriter la plus grande fête du football africain entre le 17 janvier et 8 février 2015.
Réuni le 2 novembre 2014 à Alger, le Comité Exécutif de la CAF a examiné la requête du Ministère de la Jeunesse et des Sports du Royaume du Maroc portant sur le report de la CAN 2015, renseigne un communiqué de l’instance suprême du football africain parvenu à notre Rédaction. La sentence est sans appel.
Et pour cause, informe la même source, l’unanimité s’est faite sur le maintien de la compétition aux dates initialement convenues, à savoir du 17 janvier au 8 février 2015.
Arguments à l’appui, Issa Hayatou et ses camarades listent les raisons suivantes qui les ont poussées à ne pas déférer à la volonté marocaine qui craint le risque de propagation de la maladie qui a déjà fait plus 5000 morts notamment au Libéria, en Guinée et au Sierra Leone.
Les raisons d’un maintien
Depuis le début de la propagation de la maladie à virus Ebola, la CAF confie dans son argumentaire, avoir toujours agi en suivant le principe de précaution et de préservation des vies humaines en appliquant scrupuleusement les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). C’est ainsi qu’il a été décidé par une circulaire datée du 12 août 2014 de suspendre toutes les compétitions de la CAF dans les pays fortement touchés par la maladie. Il s’agit du Libéria, de la Sierra Leone et de la Guinée. Ce, afin de ne pas favoriser, par la tenue de matches de football, les rassemblements de masse susceptibles de faciliter la propagation du virus.
Ainsi, elle soutient avoir pu organiser sereinement toutes ses compétitions sur l’ensemble du continent depuis avril 2014 sans qu’aucun cas d’Ebola ne puisse être déclaré en rapport avec l’organisation d’une rencontre de football.
L’OMS, relève-t-on sur les raisons avancées, a réitéré à la CAF ces mêmes recommandations dans une lettre adressée le 14 octobre 2014, et elle a confirmé dans un communiqué de presse publié le 23 octobre 2014, qu’elle ne recommandait pas l’annulation de réunions internationales et des rassemblements de masse dans les pays autres que ceux durement touchés.
Deuxièmement argument brandi par la CAF, c’est l’obligation qui a été faite à toutes les associations nationales de s’astreindre au respect des protocoles sanitaires prescrits par l’OMS, tant au départ des pays affectés par l’épidémie qu’à l’arrivée dans les pays hôtes.
A titre d’exemple, pour la réception de la Sierra-Léone au mois de septembre lors de la 1ère journée de la dernière phase des éliminatoires de la CAN 2015, la Côte d’Ivoire a sollicité et obtenu qu’un expert médical de la CAF soit présent à Abidjan pour superviser l’arrivée de la délégation sierra-léonaise.
Aussi, la RD Congo a accepté de recevoir l’équipe Sierra Léonaise sans conditions pour disputer ses matches à domicile, ici aussi sans aucun incident sanitaire.
En outre, fait toujours remarquer la CAF, la CAN féminine s’est achevée en Namibie le 25 octobre sans incident sanitaire, grâce à l’application stricte des prescriptions de l’OMS et des autorités sanitaires namibiennes.
Troisième raison : Des trois pays dans lesquels l’épidémie sévit largement, seule la Guinée conserve une chance de qualification pour le tournoi final de la CAN 2015. Or, la Guinée dispute ses matchs à domicile à Casablanca en s’astreignant à un protocole sanitaire mis en place par le Maroc, et qui n’a montré jusqu’ici aucune faille.
Quatrième argument : Le Maroc, pays où aucun cas d’Ebola n’est recensé, accueille dans les prochaines semaines et quelques jours seulement avant la CAN 2015, la Coupe du Monde des clubs de la FIFA au cours de laquelle figureront des participants d’un pays dans lequel un cas de maladie à virus Ebola a déjà été identifié (Espagne).
Nombre de supporters réduit
D’autre part, la CAF a tenu à relever que le nombre de supporters étrangers attendus dans les stades pour cette Coupe du Monde des Clubs 2014 est largement supérieur à celui attendu pour la CAN 2015.
En outre, la quasi-totalité des supporters pour la CAN sont résidents au Maroc, et considérant le pouvoir d’achat moyen dans l’essentiel des pays africains, il est illusoire, selon la CAF, d’attendre plus de 1000 personnes venant du continent pour assister à la CAN 2015, exception faite de ceux du Maghreb qui bénéficient dans le cas d’espèce d’une proximité géographique.
Voilà autant d’arguments qui font que la CAF a estimé que le dispositif sanitaire actuel mis en place au Maroc, et dont l’efficacité a été prouvée, est largement capable de faire face au flux très limité.
Mieux, l’instance dirigeante du football africain fait aussi remarquer que le calendrier de la CAF s’étant étoffé au fil des ans et compte onze (11) compétitions aujourd’hui.
Par conséquent, tout changement dans le chronogramme des compétitions se ferait au détriment du reste de l’agenda de la Confédération, notamment le Championnat d’Afrique des Nations prévu en janvier 2016 au Rwanda que la CAF maintient également aux dates convenues.
La CAF s’est dite donc obligée de respecter le calendrier international tel qu’élaboré par la FIFA, afin de garantir la libération des joueurs évoluant dans les clubs étrangers, ces joueurs représentant une majorité au sein des sélections africaines et permettant le rayonnement du football Africain.
La dernière raison et pas des moindres, c’est aussi le respect des engagements commerciaux (sponsors).
Des candidatures rouvertes
En sus de tout ce qui précède, le Comité Exécutif de la CAF confirme non seulement le maintien de la compétition aux dates initiales (17 janvier – 8 février 2015) tout en demandant à la Fédération Royale Marocaine de Football de préciser la position définitive du Maroc au plus tard le 8 novembre 2014.
Par la même occasion, la CAF fait savoir que le délai donné est également valable pour la manifestation d’intérêt de toutes les associations nationales de la CAF, remplissant les conditions requises et souhaitant organiser la compétition aux dates arrêtées.