Vous étiez à l’hémicycle, lundi dernier, pour écouter la Déclaration de politique générale (Dpg) du Premier ministre. Comment jugez-vous son discours ?
C’était exceptionnel et une volonté de résoudre les problèmes auxquels nous sommes confrontés. Je crois que l’ensemble des mesures vont dans ce sens. Elle a dit très clairement les difficultés qu’il y a, mais aussi, elle a donné des réponses claires sur certaines questions comme la santé, la bourse familiale, les infrastructures, l’emploi des jeunes, etc. Elle a parlé de tout ça avec brio. Elle a été brave. Ce n’était pas un discours arrogant. Il est très modeste et très explicatif. Je crois que c’était un très bon discours. Elle a été courageuse et déterminée. J’espère que les Sénégalais en tireront un plus dans le sens de la solution de leurs problèmes qui sont très graves dans un monde très grave. Il n’y a pas eu de promesses contrairement aux autres discours. Nous sommes dans des difficultés et ce qu’elle a dit, est très fort. Mais ce qu’elle a dit sur le travail et la discipline, est très fort.
Il n’y aura pas de développement dans ce pays sans la discipline et le travail. Il nous faut se serrer les coudes. Rien ne nous viendra du ciel.
Ce n’est pas écrit dans le Coran, dans la Bible, ni dans le Torah. Il faut le travail dans la discipline. Les Chinois, les Coréens, Japonais, ont émergé dans la discipline.
Mais pour l’opposition parlementaire, Mimi Touré a servi du réchauffé ?
C’est une Déclaration purement politique. Et celui qui le dit ne le croit pas. Celui qui l’a dit, ne croit pas à ce qu’il dit. C’est un argument connu. Tant que l’on ne saura pas d’où l’on vient, on n’ira nulle part. Ils ne disent que c’est du réchauffé, moi, je connais tous les discours des Premiers ministres qui se sont succédé ici.
Vous voulez dire que le Premier ministre vous a consulté…
J’ai travaillé au discours, pour une fois. Il faut tenir un discours de vérité aux Sénégalais. Et puis, ce sont eux (les libéraux) qui ont détruit le pays. Il faut qu’on se dise la vérité, le monde est difficile, aujourd’hui, et que nous devons nous serrer les coudes… Le moment n’est pas aux polémiques mais plutôt de s’engager résolument dans le travail, dans la discipline, évidemment, dans la diversité. Nous avons des difficultés entre nous, il faut qu’on cherche des moyens de nous entendre. C’est ce qu’il y a lieu de faire aujourd’hui pour sortir notre pays des difficultés.
Pourquoi le chef du gouvernement a sciemment occulté la traque des biens mal acquis ?
Elle n’a pas parlé de la traque des biens mal acquis parce que c’est devant la justice.
Certains observateurs estiment que, Mimi Touré dans sa Dpg navigue pour la réélection de Macky Sall en 2017. Vous confirmez…
Non ! Je n’ai pas vu cela. J’ai vu plutôt un discours très modéré et qui porte sur des solutions pour alléger la souffrance des populations, et pour mettre notre pays sous la rampe du développement. En tout cas, moi, c’est ce que j’ai vu. Et puis, comment on peut empêcher à un gouvernement de se projetter vers les prochaines échéances électorales ? N’importe quel gouvernement (il ne termine pas la phrase). Même si c’est un gouvernement anarchique, qui est mis sur pied, il sera confronté à cette date. Pourquoi voulez–vous, parce qu’on est un gouvernement, on ne doit pas penser à 2017. Moi, je ne suis pas candidat à la Présidentielle. Ce que je sais, c’est que tout ce que le Président Macky Sall entreprend, c’est pour sortir notre pays des difficultés. Je ne dis pas que tout est rose. Je suis loin d’être naïf pour penser que tout est rose. Bien au contraire ! Mais je suis optimiste.
Le Président Macky Sall a convié récemment l’opposition, la majorité présidentielle, la société civile et les élus locaux à un dialogue autour de l’Acte III de la décentration. Il en a profité pour dire que les élections locales seront décalées juste de trois mois. Etes-vous d’accord ?
Ce n’est pas parce que les autres ne respectaient pas les Locales que nous ne devons pas faire la même chose. Ce n’est pas ça que je veux dire. Je voudrais dire simplement que, face à des réformes d’une telle importance autour de l’Acte III de la décentralisation, différer les Locales de trois mois, me semble être raisonnable. Mais l’idéal, c’est que nous installions enfin, c’est ça que disent les Assises nationales (il ne termine pas la phrase). Nous devons installer de façon stable les calendriers républicains, les institutions, la Constitution, etc. tout ça doit être stabilisé. Mais, c’est une construction qui est en cours. Il ne faut pas confondre vitesse et précipitation.