L’ONG Greenpeace a annoncé mardi avoir publié une liste de ''20 bateaux montres'' qu’elle présente comme ''les plus destructeurs et surdimensionnés navires de pêche battant pavillon européen, appartenant ou gérés par certains membres de l’Union européenne’’.
Elle annonce également avoir mis en ligne ‘’une pétition appelant à soutenir des pêcheurs dont les activités ont un faible impact sur l’environnement, pour une pêche durable et équitable’’.
Selon un communiqué transmis à l’APS, ‘’la liste met à nu les responsables de la surpêche mondiale et les auteurs de la destruction de l’écosystème marin’’.
Les critères pour identifier ces ‘’ bateaux monstres’’ sont : ''une grande capacité de capture et de stockage ; des engins de pêche destructeurs ; une tradition de la pêche INN ou des transbordements en mer''.
Il y a également ''(le) changement de pavillons et/ou de noms afin d'échapper aux mesures et aux restrictions relatives à la conservation et à la gestion des ressources halieutiques ; (la) capture des espèces marines protégées qui sont soit menacées, soit en danger, ou même en danger critique; (le) manque de transparence''.
''La surpêche est un problème mondial aux conséquences alarmantes et incontestables: 90% des stocks de poissons sont soit pleinement exploités ou surexploités'', souligne Greenpeace qui demande aux gouvernements de ''prendre des mesures urgentes pour mettre fin aux activités des +bateaux monstres+ comme ceux figurant sur la liste''.
Selon Marie Suzanne Traoré, chargée de campagne océans pour Greenpeace Afrique, ‘’un nombre relativement faible de barons de la pêche industrielle se sont enrichis au détriment de nos océans, sans aucun respect des enjeux environnementaux et sociaux’’.
''Ils utilisent plusieurs astuces comme changer l'identité et le pavillon de leurs navires, créer des sociétés écrans et des paradis fiscaux pour accéder aux ressources de certaines eaux de l'Afrique de l'Ouest ou tout simplement violer de manière flagrante la législation'', a-t-elle ajouté.
''Leur présence, a-t-elle poursuivi, contribue à la destruction de l'écosystème marin et à l'appauvrissement des communautés côtières de l’Afrique de l’Ouest''.
Selon Mme Troaré, ''il est urgent que nos gouvernements prennent des mesures pour éradiquer ce fléau en mettant hors de nos eaux ces "bateaux monstres". Ils doivent s’investir à soutenir les pêcheurs artisans et à aller vers une gestion régionale des pêcheries''.
Pour l’ONG Greenpeace, ''les +bateaux monstres+ comme ceux figurant sur la liste sont ceux qui contribuent le plus à la destruction de nos océans et menacent la sécurité alimentaire des millions d’individus en Afrique de l’Ouest’’.
''Diverses organisations des Nations Unies ont à plusieurs reprises tiré la sonnette d’alarme sur la situation désastreuse des stocks de poissons et ont identifié la surcapacité des navires comme cause principale de la surpêche’’, selon l’ONG qui relève que certaines flottes de l'UE ‘’ont la capacité de pêcher deux à trois fois plus que le niveau durable’’.
''En attirant l'attention sur les principaux auteurs de la surpêche mondiale'', Greenpeace ''demande aux gouvernements de mettre fin aux activités de ces bateaux monstres qui pillent et vident les Océans’’.
Pour Marie Suzanne Traoré, ''les gouvernements ouest africains sont appelés à prendre des initiatives pour l'exploitation durable des ressources marines à travers une gestion régionale des pêcheries. Au Sénégal, la révision du code de la pêche en cours est une opportunité pour le pays de promouvoir la gestion durable des pêcheries''.
Selon elle, ''il est nécessaire de mettre en place des critères transparents et mesurables d’accès à la ressource, basés sur des pratiques environnementales durables et sociales équitables comme recommandé par Greenpeace et d'autres organisations actives dans le secteur de la pêche''.