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Le Quotidien N° 3525 du 31/10/2014

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Production d’une pièce nouvelle : Le Parquet spécial soupçonne une connexion entre la défense et Vieux Aïdara
Publié le samedi 1 novembre 2014   |  Le Quotidien


Le
© aDakar.com par DF
Le procès de Karim Wade s`est ouvert à Dakar
Dakar, le 31 Juillet 2014 -Karim Wade, le fils de l`ex- président de la république du Sénégal, a fait face aux juges de la Cour de Répression de l`Enrichissement Illicite (CREI). Ancien ministre durant le règne de son père, Karim Wade est accusé de s`être enrichi de façon illicite.


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Les avocats de Karim Wade veulent toujours pointer les contradictions dans les dépositions des témoins. Hier encore, ils n’ont pas manqué de poursuivre dans cette voie. Sur ce, Me El Hadji Amadou Sall a brandi une pièce nouvelle pour contredire les dépositions du témoin Cheikh Tidiane Ndiaye, dont les carnets secrets sont au cœur du montage de An Media. Il s’agit d’une correspondance datée du 10 avril 2013 et adressée à Mamadou Aïdara dit Vieux.
Cette lettre n’était pas à la connaissance de l’ex-Dg de Canal Info news et des avocats commis par l’Etat du Sénégal. Ainsi, le Procureur spécial et les conseils de la partie civile s’en sont vigoureusement pris à la défense. Le magistrat Alioune Ndao et les avocats de l’Etat n’ont pas apprécié que leurs collègues de la défense aient brandi une pièce qui, selon eux, provient d’un prévenu en fuite, en l’occurrence Mamadou Aïdara dit Vieux. Ils sont d’avis que toute pièce qui émane de l’ex-président du Conseil d’administration de An Media doit être écartée des débats.
«Nous n’accepterons pas qu’on nous sort des pièces qui émanent d’un prévenu contre qui pèse un mandat d’arrêt. Comment peut-on produire une pièce provenant d’un prévenu en fuite ?», s’interroge le substitut du Procureur spécial. Pour lui, les avocats de la défense ne peuvent en aucun cas avoir recours à des pièces non mentionnées dans le dossier. Il a demandé à la Cour d’écarter ce document nouveau. Le Procureur spécial, Alioune Ndao, a abondé dans le même sens. «Il (Vieux Aïdara) n’a qu’à venir se défendre», demande le magistrat.
La partie civile, elle, est convaincue que la défense est en contact avec l’ex-président du Conseil d’administration de An Media. «Sinon, elle n’aurait pas produit une pièce provenant de lui», estime Me Aly Fall. «Il ne semble pas élégant, ni judiciairement légal de produire un document provenant d’un prévenu en fuite. C’est un manque de délicatesse», regrette cet avocat de la partie civile. Le conseil rappelle que Vieux Aïdara, qui fait l’objet de mandat d’arrêt, ne peut pas se faire assister par un avocat, tant qu’il n’est pas retourné entre les mains de la justice.
L’arbitrage de Henri Grégoire Diop
Mais l’argument n’a pas convaincu la défense. La réplique de Me Madické Niang ne s’est pas fait attendre : «En ce qui concerne la valeur probante des documents, il appartient à la cour d’apprécier. Nous ne sommes pas des avocats de Vieux Aïdara. Si nous pouvions aller jusqu’au ciel pour y cueillir des documents qui déchargent notre client, nous l’aurions fait.»
L’avocat Me Madické Niang avoue tant bien que mal que depuis le début du procès, la défense reçoit des informations venues d’ailleurs. Me El Hadji Amadou Sall : «Je n’ai jamais dit que la pièce provenait de Mama­dou Aïdara dit Vieux. Même si la défense n’est pas obligée de prouver la provenance de ses pièces. Cette lettre, je l’ai vue dans ma boîte mail.»
A la suite des différentes parties, Henri Grégoire Diop a tranché le débat sur les pièces supposées provenir de Mamadou Aïdara dit Vieuxet dont il est fait état par le Parquet spécial. Le juge a rappelé qu’il lui appartient d’estimer la valeur probante des documents brandis de part et d’autre.
Le président de la cour a donné autorisation à la défense, qui a fait état d’une correspondance adressée à Vieux Aïdara, de discuter de la lettre à l’audience. «La cour n’a pas la preu­ve que cette pièce provient de Mamadou Aïdara dit Vieux», a dit le juge. Néanmoins, le magistrat a de­mandé que toutes les pièces non co­tées soient communiquées à toutes les parties, au préalable. Cela a évidemment pour objectif de veiller au respect du principe du contradictoire.

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