Le lieutenant-colonel Isaac Zida, commandant adjoint du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), a été désigné ce samedi par l'armée pour conduire le régime de transition au Burkina Faso dont l'ancien président Blaise Compaoré a trouvé refuge en Côte d'Ivoire.
Selon un communiqué publié à l'issue d'une réunion des hauts gradés à l'état-major à Ouagadougou, Zida a été retenu "à l'unanimité pour conduire la période de transition ouverte après le départ du président Compaoré par la haute hiérarchie (militaire) et après concertation à l'état-major des armées", rapporte le site Internet de Jeune Afrique.
Ce texte est signé par le chef d'état-major, le général Nabéré Honoré Traoré, qui briguait aussi le pouvoir et qui reconnaît donc la nomination de son rival, précise la même source.
Les deux hommes avaient déclaré vendredi assumer les responsabilités de chef de l'Etat, provoquant un flou autour de la tête de la transition militaire.
Zida avait toutefois annoncé dans la nuit de vendredi à samedi qu'il rencontrerait le général Traoré et la hiérarchie militaire, puis les partis politiques et la société civile ce samedi.
S'agissant de l’ancien homme fort du Burkina Faso, sa présence en Côte d’Ivoire avait été annoncée à RFI par sa compagne, avant d’être confirmée de source officielle à Abidjan.
"Le président de la République informe le peuple ivoirien, les populations vivant en Côte d’Ivoire ainsi que la communauté internationale que le président Blaise Compaoré, sa famille et ses proches ont été accueillis en Côte d’Ivoire", peut-on lire dans un communiqué de la présidence ivoirienne.
Le président Blaise Compaoré avait annoncé sa démission vendredi en début d’après-midi. Cette nouvelle avait été donnée par un représentant de l'armée burkinabé, devant une dizaine de milliers de personnes rassemblées dans le centre de Ouagadougou.
De violentes manifestations avaient éclaté jeudi dans la capitale burkinabé, où les députés devaient voter un texte devant permettre à Blaise Compaoré de briguer un nouveau mandat à la tête du pays.
Mais son retrait par le gouvernement burkinabé n'avait pas suffi à calmer la colère des manifestants qui avaient notamment incendié le Parlement. Les affrontements entre les protestataires et les forces de l'ordre avaient fait plusieurs morts.
Dans la soirée, l'armée avait annoncé la dissolution du gouvernement et du Parlement, tandis que Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 27 ans, faisait part de sa volonté de conduire la transition.
Mais le président du Faso a dû finalement abdiquer devant l'ampleur des manifestations reconduites vendredi, l'opposition ayant déjà fait savoir la veille que la démission de Compaoré était la seule décision qu'elle attendait.