Une nouvelle initiative allant dans le sens de créer un climat apaisé, un consensus de sortie de crise, a été entamée hier. Les anciens du Syndicat autonome de l'enseignement supérieur (SAES) ont jugé nécessaire de discuter de la crise universitaire afin d'éviter le pire. Le professeur Libasse Diop, ancien ministre de l'Enseignement supérieur, le professeur Buuba Diop, le secrétaire général du Saes, Ababacar Seydi Ndiaye, et le directeur du service social du Centre des œuvres universitaires de Dakar (COUD), Khalifa Ababacar Diagne, sont à l'origine de ladite initiative.
Selon Libasse Diop, l'idée est d'éviter les dérives qui ont conduit à une année blanche en 1987/1988 et à une année 1993/1994 invalidée. ''Nous ne voulons pas que ce qui s'est passé dans les universités kenyanes qui ont fermé récemment leurs portes se produise dans notre pays. Nous ne voulons pas de cette catastrophe chez nous, parce qu'une nouvelle année blanche serait le désastre'', a-t-il défendu.
A son avis, le nœud-gordien de cette crise se situe au niveau des droits d'inscription fixés à 25.000, 30.000, 35.000 pour les trois premières années. ''Les élevés de Terminales paient 16.000 F de frais d’inscription, 10.000 F au lycée et 6000 F de frais de baccalauréat, fixer les droits d'inscription au-delà de cette somme semble une solution juste''.
Il souligne que les étudiants ne rejettent pas le principe de l’augmentation mais n'en acceptent pas le montant et d'ailleurs, dit-il leur proposition est fixée à 15.000 F. M. Diop juge que la faute incombe à l'ensemble des gouvernements qui ont laissé en l'état des droits d'inscription au lieu de les moduler au fur et à mesure, progressivement.
''L'installation d'un comité de suivi toujours suggéré''
Pour le professeur Buuba Diop, il est urgent d'installer un comité de suivi avec la présence des différents acteurs. ''Le gouvernement doit être cohérent dans sa démarche, il faudrait que la culture de dialogue soit promulguée'', a-t-il ajouté. Toutefois, il existe une solution médiane à laquelle ils cherchent à rallier les uns et les autres, malgré les positions inflexibles du ministre de tutelle, Mary Teuw Niane.
''D'autres problèmes assaillent le système universitaire, comme le respect du calendrier universitaire dont les étudiants en maîtrise, signalent-ils, n'ont pas encore leurs résultats de la première session d'examen, alors qu'une deuxième est sur la table.
Ce qui détruit l'image de l'université sénégalaise''. De même, ont ils défendu, le paiement des bourses doit être abordé avec souplesse. En outre, «dans tous les pays du monde, on laisse l'étudiant s'inscrire la où il a envie d’être inscrit'', amorcent les initiateurs de cette nouvelle médiation.