Le Nigeria s’est dit défavorable à l’idée de signer des Accords de partenariats économiques (APE) avec l’Union européenne pour ne pas affecter son économie, a indiqué, lundi à Dakar, le directeur général du Centre africain pour le commerce, l’intégration et le développement (ENDA CACID), le Docteur Cheikh Tidiane Dièye.
"Le Nigeria représente 56% du Produit intérieur brut (PIB) régional [510 milliards de dollars US en 2013]. Donc, une telle décision aura un impact négatif. Si le Nigéria ne ratifie pas aux APE, l’Afrique de l’ouest aura beaucoup de mal à le faire en cohérence avec les intérêts régionaux", a expliqué le Docteur Dieye.
Il s’exprimait, lundi à Dakar, en marge de l’ouverture du dialogue régional multi-acteurs sur les APE.
"Chaque pays est libre de ratifier ou pas aux APE. Nous avons fait notre part du travail qui était d’aller négocier ces accords. Maintenant, il revient à chaque Etat de voir s’il veut s’engager ou non", a ajouté Cheikh Tidiane Dièye.
"L’idée pour nous, au cours de ce dialogue régional, est d’identifier les menaces et les opportunités liées aux APE avec l’Union européenne pour qu’après, chaque Etat puisse librement décider, selon ses mécanismes démocratiques, s’il veut signer et ratifier ou non. Au terme de cette rencontre, il est donc possible que le Nigeria revoie sa position ou pas", a-t-il souligné.
Le directeur général d’ENDA CACID a en outre insisté sur la nécessité de mettre en place une politique régionale appropriée quant à la signature des APE.
"Ouvrir 75% de notre commerce, si nous n’avons pas des politiques régionales appropriées à cela, ça ne nous apportera rien. Depuis les indépendances, l’Union européenne nous avait ouvert 100% de son marché, sans réciprocité, nous n’avons rien pu en tirer, parce que nous n’avons pas mis en place des structures de base de la production'', a-t-il rappelé..
Selon lui, ''lorsque vous avez un marché ouvert mais que vous ne produisez rien du tout, vous n’en tirez pas profit".