Le Sénégal a accepté de juger Hissène Habré ''pour l’honneur de l’Afrique'', a soutenu, lundi à Dakar, le ministre de la Justice, Sidiki Kaba, soulignant que son procès à Dakar évite à l’ancien président du Tchad ''une éventuelle peine de mort''.
‘’La question qui se pose est de savoir l’Afrique est capable de juger ses enfants. Quand la question a été pose à Macky Sall, il a répondu que pour l’honneur de l’Afrique le Sénégal va juger’’, a-t-il dit, devant les députés lors du vote d'un projet de loi.
Selon lui, ''si Habré est jugé à Dakar, il ne sera jamais condamné à mort, car l’Etat du Sénégal a eu à supprimer la peine de mort, un crime d’Etat, cette injustice suprême qui ne règle aucun problème’’.
‘’Toute personne qui a un problème avec la justice sait que ces extrémités nous n’y arriverons pas’’, a-t-il ajouté.
Il a souligné que le choix du Sénégal pour la tenue de ce procès ''prouve également que les juges, les Africains et l’Union africaine veulent signifier au Sénégal qu’il a un système judiciaire permanent''.
''Et nous devons l’améliorer car il à ses faiblesses et ses forces qui sont reconnues comme suffisantes pour avoir la crédibilité et la légitimé d’une justice internationale’’, a-t-il soutenu.
M. Kaba a affirmé que ''si le Sénégal abandonne le dossier Habré, il sera exécuté si son procès devait se passer chez lui, où un premier jugement l’avait déjà condamné à mort''.
’’L’Etat du Sénégal est conforme à sa tradition de respect de la légalité internationale’’, a-t-il dit.
Il a en outre répondu à une interpellation du député El Hadji Diouf, un des avocats de Habré, qui a souhaité la suppression des Chambres africaines extraordinaires ''du fait qu’il n'y avait que des juges sénégalais''.
‘’Il faut lire en profondeur les conventions avant de les critiquer. Il faut les lire en profondeur. Il a été dit en ce qui concerne l’instruction ce sont les juges sénégalais et la présidence les juges africains car c’est une juridiction mixte'', a-t-il ajouté.
Sidiki Kaba a rappelé que ''les juridictions mixtes internationalisées combinent le national et l’international. Cela fait parti du droit pénale international’’.