L’ancienne mairesse des Hlm Aida Ndiongue a une fois encore vu sa demande de liberté provisoire refusée. La Chambre d’accusation a rendu sa décision, hier, rejetant la demande formulée par les conseils de la prévenue.
Les avocats d’Aida Ndiongue ont eu beau s’employer lors de leurs plaidoiries, ils n’ont pu obtenir la liberté provisoire de l’ex-sénatrice. Ainsi, leur cliente va rester en prison en attendant son procès. Il faut dire qu’Aïda Ndiongue se présentait pour la deuxième fois devant la juridiction du second degré, afin d’obtenir son ticket de sortie. Lors de son premier passage, l’ancienne sénatrice libérale avait été éconduite, d’abord par le juge d’instruction Samba Sall, ensuite par la Chambre d’accusation. Non contente de cette décision, elle avait déposé, par le biais de son pool d’avocats, une nouvelle requête devant le magistrat instructeur, mais sans succès. Hier, suite à un recours qu’elle a introduit contre l’ordonnance du juge, les sages de la Cour d’appel se sont penchés sur son dossier, avant de rejeter sa demande.
Poursuivie dans l’affaire des produits phytosanitaires pour détournement de derniers publics, la responsable libérale est en détention préventive depuis le 17 décembre 2013. Aïda Ndiongue a été placée sous mandat de dépôt pour détournement de deniers publics portant sur 20 milliards 688 millions de francs CFA. Il lui est reproché d’avoir exécuté partiellement le marché des produits phytosanitaires du plan Jaxaay, en stockant une partie de la marchandise dans ses entrepôts. Le Plan Jaxaay, mis en place à l’époque par le régime libéral, était destiné aux victimes des inondations de 2005. Il était géré au niveau du ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat, dirigé à l’époque des faits par Oumar Sarr.
Dernièrement, le procureur de la République avait fait une sortie pour chiffrer le patrimoine de l’ex-maire des HLM à 47 milliards 675 millions de francs Cfa. Serigne Bassirou Guèye révélait que ces biens ont été découverts à l’issue d’investigations menées par la Section de recherches de la gendarmerie de Colobane. La première découverte a eu lieu le 7 janvier. A cette occasion, 23 milliards 400 millions avait été comptabilisés, après l’ouverture de sept coffres appartenant à la responsable libérale, une fouille dans ses sociétés et l’exploitation de documents bancaires. Le même jour, des bijoux d’une valeur de 3 milliards 500 millions ont été trouvés.
D’autres découvertes avaient été faites le 16 janvier. Les enquêteurs étaient tombés sur une manne financière de 8 milliards ainsi que des bijoux d’une valeur de 12 milliards. Ensuite, 250 000 euros soit environ 163 millions de francs CFA et 20 000 dollars, environ 10 millions de francs CFA, avaient été retrouvés dans des enveloppes gardées dans un coffre appartenant à Aïda Ndiongue. Sans compter des bijoux d’une valeur de 600 millions de francs CFA. Au total ce sont des bijoux d’une valeur globale de 16 milliards 100 millions de francs CFA qui avaient été retrouvés à côté des sommes d’argent citées.
Autant d’éléments qui ont sans doute poussé l’autorité judiciaire à la garder en détention, en attendant son jugement.