Ambiance du procès Karim Meissa Wade: Un ‘’cadeau’’ qui déchaîne toutes les curiosités #aDakar

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Ambiance du procès Karim Meissa Wade: Un ‘’cadeau’’ qui déchaîne toutes les curiosités

Publié le samedi 25 octobre 2014 | Enquête Plus

© aDakar.com par DF
Le procès de Karim Wade s`est ouvert à Dakar
Dakar, le 31 Juillet 2014 -Karim Wade, le fils de l`ex- président de la république du Sénégal, a fait face aux juges de la Cour de Répression de l`Enrichissement Illicite (CREI). Ancien ministre durant le règne de son père, Karim Wade est accusé de s`être enrichi de façon illicite.

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Reprise du procès Karim Wade

- 1/8/2014

Dans le dossier

Affaire Karim Wade

L’audition de Cheikh Diallo terminée en fin de matinée, c’est l’ancien Président du Conseil d’Administration du groupe CD Média, Me Mamadou Diop, qui s’est présenté à la barre de la CREI…, après que l’inculpé, Karim Meïssa Wade, a promis un dernier ‘’cadeau’’ à son ‘’frère’’ !

L’audience a commencé, hier, avec quelques minutes de retard, du fait d’une observation de Me Adama Sall sur les difficultés rencontrées par l’ancienne Première Dame, Viviane Wade, pour entrer et sortir de la salle, en compagnie de ses gardes du corps. Ensuite, l’audition de Cheikh Tidiane Diallo a repris là où, mercredi, elle avait été interrompue à 18h. C’est donc les mêmes joueurs qui sont revenus sur le ring avec, d’un côté, l’ancien DG du groupe CD Média (qui a troqué l’écharpe blanche qu’il portait depuis le début pour une autre, cette fois de couleur rouge) et Me Seydou Diagne de l’autre…

Aussi têtu l’un que l’autre, les deux hommes se sont donc livrés à un échange intense aux airs de véritable maïeutique, puisque Me Diagne, apparemment le plus teigneux, a fini par attirer le témoin sur un terrain glissant.

Ni nègre, ni prête-nom !

Le journaliste s’est enlisé sous nos yeux quant à ses déclarations à l’instruction concernant son patrimoine, notamment au sujet du livre dont il est l’auteur, ‘’Si proche, si loin des Wade’’, et dont il aurait ‘’oublié’’ de signifier aux gendarmes que les modalités (très onéreuses) de publication ont été entièrement prises en charge par Wade fils et père : ‘’Comme vous dites que c’est Me Wade qui a signé le contrat d’édition avec la maison Hachette ayant permis la publication de votre livre, est-ce que cela veut dire qu’il en est le véritable propriétaire et que vous n’êtes donc, ici encore, qu’un prête-nom ?’’ a finalement demandé l’avocat au témoin, sans nullement masquer le sarcasme de sa voix. Riant jaune, Cheikh Diallo a répondu : ‘’Evidemment que non’’… Puisqu’il en est l’auteur et bénéficie jusqu’aujourd’hui des royalties à 100%, lesdites sommes lui ayant même servi à rembourser le prêt de 30 millions qu’il avait contracté à la BHS pour l’achat de sa maison à la Sicap Foire. Ce n’est vraiment pas facile tous les jours que d’être Cheikh Diallo…

Me Seydou Diagne a soulevé un dernier point ayant trait à une pièce numérisée non communiquée au préalable. Il a ensuite cédé la place à ses confrères, non sans s’être auparavant assuré auprès de la Cour de pouvoir faire revenir le témoin lundi prochain pour visionner ladite pièce en sa présence… Comme quoi, on nous réserve encore des surprises ! Trois avocats plus tard, dont notamment une brillante prestation de Me Abdou D. Kane à la barre, l’audition de Cheikh Diallo a été pliée et comme c’est d’usage, les inculpés ont été priés de venir à la barre !

Le cadeau de Karim…

On s’attendait à un duel aux proportions (au minimum) épiques et même, pourquoi pas, l’éventualité de voir du sang couler, mais le choc Karim Wade vs Cheikh Diallo fut silencieux et, de prime abord, tout ce qu’il y a de plus cordial... Ne pas se fier aux apparences, néanmoins puisque, après avoir analysé les actions une à une, à la manière d’un commentateur sportif, on comprend qui des deux a gagné le match… Reprenons donc la scène ensemble !

À l’appel de son nom, l’outsider Wade a pris son temps pour se lever et sortir du box avec, sous le bras, une pile de documents. Il s’est avancé ainsi d’un pas lent et s’est arrêté (à deux reprises) pour saluer ses avocats. Le tout sans même jeter un regard dans la direction du témoin. Ce dernier lui n’avait d’yeux que pour son frère qui, à peine arrivé à sa hauteur, il lui a saisi le bras à deux mains pour longuement l’agiter. Etant hors micro (malheureusement), on a vu le journaliste prononcer un flot ininterrompu de paroles, avec un grand sourire plaqué sur les lèvres.

Mais il s’est heurté à un mur. Et à la façon dont Karim Wade l’a laissé faire, on a tout de suite compris que ces ‘’chaleureuses retrouvailles’’ n’étaient pas partagées. Cheikh Diallo, mal à l’aise et suant presque sous les plis de sa veste en lin blanc, les épaules voûtées, a fini par lâcher la main de l’inculpé et se tourner, muet, vers la Cour. Ne semblant pas remarquer ces ‘’effusions’’, Henry Grégoire Diop a demandé à l’inculpé s’il avait des questions à adresser au témoin. Ce à quoi Karim Wade a répondu : ‘’Je n’ai pas de questions en particulier, juste une observation à faire, puisque j’ai un cadeau à lui offrir (NDLR : à Cheikh Diallo) et j’attends de sortir de prison pour le lui donner.’’

Content qu’on ne lui ait, pour une fois, pas adressé d’allusions désobligeantes sur les (supposés) comptes Singapour, le Président de la CREI a alors renvoyé Karim Wade dans son box… Ah, le brave homme ! Espérons que la CREI dispose, comme elle le dit, d’un programme de protection des témoins, car penser qu’il ne s’agit là que de la perspective d’un énième cadeau de l’inculpé à l’intention de celui qui bénéficiait, jadis, de ses largesses, est quelque part bien naïf !

Ce à quoi l’on a assisté s’entend plus comme une promesse à peine voilée faite par un inculpé à l’homme qui fait depuis trois jours des dépositions à charge à son encontre… C’est la perspective certaine d’un ‘’cadeau’’ qui sera personnellement livré par Karim Wade à Cheikh Diallo ! Vu l’empressement de ce dernier à sortir de la salle lorsque les juges l’ont libéré, on devine qu’il est en train de se demander s’il ne ferait pas mieux de retourner au Burkina Faso !

Un ‘’maître’’ à la barre

Pas grand-chose à dire, jusque-là, de l’audition du 4e témoin de ce procès. Me Mamadou Diop s’est présenté à la barre, hier, comme témoin, en sa qualité d’ex-PCA de DC Médias. L’homme, né en 1979 à Louga, a été greffier, avant de démissionner et travailler respectivement à CCBM, au Groupe Futur Média, dans l’extraction de Phosphate et, enfin, aux côtés de Cheikh Diallo à CD Média. Se définissant comme un ‘’homme d’affaire’’, Me Diop a affiché une attitude relaxe à la barre et répondu sans passion et le plus exhaustivement possible à ce qu’on lui demande sans pour autant faire dans la digression.

S’il a corroboré, dans une certaine mesure, les déclarations de son ex-DG, il a refusé d’attester de quoi que ce soit concernant les statuts de CD média, arguant qu’il n’a jamais pris le temps de regarder ni de s’étonner du fait que le nom de Karim Wade n’y soit ou pas. Bref, déclarant qu’il ‘’suppose’’ que CD Média appartient à l’inculpé, puisque c’est ce dernier qui l’a embauché, Me Mamadou Diop a semblé nous faire comprendre qu’il ‘’n’avait pas le temps’’ de parcourir les documents officiels pour savoir à qui appartient quoi… Un homme occupé, en somme !

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