Dans le monde de la lutte où les acteurs sont affublés de pseudonyme, le président du Comité national de gestion (CNG) de la lutte, Alioune Sarr dont le mandat a été prorogé de deux ans après 20 ans à la tête de la structure, peut être surnommé le ‘’Roseau’’ qui plie sous la force des tensions mais ne rompt jamais.
Alors que les lutteurs en activité ruaient dans les brancards demandant la tête du président du CNG, le ministre des Sports, Matar Ba, a préféré jouer la continuité et la stabilité dans une discipline bien de chez nous mais dont la gestion est tout aussi compliquée.
Il a été reconduit pour deux ans encore. Le gynécologue connu pour son franc parler a souvent gagné ses bras de fer ou ses combats dans un monde où les chausse-trappes sont légion.
Face à ses détracteurs, il a plié sans rompre gagnant ses bras de fer haut la main. Appuyé par le promoteur Gaston Mbengue qu’il n’a jamais ménagé, le Dr Sarr a pourtant avancé qu’il voulait mettre fin à sa présence à la tête du CNG. Mais il a fini par tourner casaque, en acceptant de prolonger de deux ans son mandat.
Il a toutefois profité des médiats pour demander pardon à ses amis, ses parents et autres personnes, d’avoir fait cette volte-face qui ne correspond pas à ce qu’il a a toujours incarné dans la gestion de l’instance dirigeante de la lutte au Sénégal.
Cette volte-face, ce ‘’wax waxet’’ qui a perdu plus d’un, il ne veut pas donner cette image surtout à soixante ans révolus.
Par ailleurs, dans un monde où on parle de millions, le président du CNG a toujours eu l’image et le comportement d’une personne ‘’propre’’ qui refuse d’enter dans les compromissions.
Le médecin qui, dans une autre vie, a accompagné des délégations sportives dans des compétitions internationales, a réussi haut la main à passer entre les mailles du filet et personne n’a entendu parler de malversations au CNG de lutte.
Cela lui a donné les coudées franches pour s’attaquer aux passe-droits et autres fauteurs de troubles.
A la tête de son équipe, il n’a pas hésité à sanctionner des icônes de la lutte avec frappe dont Mohamed Ndao Tyson au faîte de sa gloire et n’a pas hésité à dire ses vérités.
Comme tout humain, s’il est passé à côté de certaines décisions comme sa volonté de faire payer des journalistes à l’entrée des combats de lutte, on peut dire sans risque de se tromper qu’Alioune Sarr fait partie de ces dirigeants qui ont réussi à la tête de leur structure.
Si on peut craindre le mandat de trop pour le sexagénaire qui a un cabinet médical ayant pignon sur rue dans la capitale sénégalaise, à la vérité on peut comprendre la décision du président du CNG de rester encore à la tête de la structure.
Surtout dans ces moments d’incertitude où la plupart des promoteurs veulent prendre le large et où il y a des craintes quant à l’avenir de cette discipline malgré le nombre impressionnant de licenciés.
Quid de la décision d’exiger des attestations d’apprentissage et/ou des certificats de scolarité brandie par le patron du CNG dirigeant une structure qui compte dans ses rangs des têtes bien faites à l’image des professeurs d’université, Pr Raymond Diouf et Abdourahmane Dia plus connu sous le nom d’Ardo ?
Un autre grand combat à mener et qui n’est pas sûr d’être remporté chez les acteurs de la lutte où l’argument de la force prend le pas sur la force des arguments.