Dakar, 24 oct 2014 (AFP) - La France a commencé à renforcer son action dans le nord du Mali pour contrer la résurgence des groupes jihadistes qui en avaient été chassés, a annoncé vendredi le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian, en visite à Dakar.
M. Le Drian a attribué la recrudescence des attaques des jihadistes dans le nord du Mali à une volonté de ces groupes de revenir sur la défaite que les forces françaises leur ont infligée", en référence à l’opération Serval, lancée en janvier 2013.
"Il ne faut pas laisser le mal revenir. Il y a le rôle de la Minusma (Mission de l’Onu au Mali) qui doit être de bien tenir l’ensemble du territoire malien", a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue espagnol Pedro Morenes à la base militaire française de
Dakar.
"Il y a aussi la responsabilité de la France, c’est la raison pour laquelle le président de la République (François Hollande) a souhaité que nous renforcions notre effort au nord du Mali. Nous avons commencé à prendre des dispositions pour nous renforcer dans cette région", a-t-il affirmé.
La France mène des opérations dans la région pour contrer le regain jihadiste, a indiqué jeudi sous couvert d’anonymat un responsable du ministère français de la Défense, sans autre précision.
"Mais il n’y a pas que le Nord-Mali, le risque, c’est l’ensemble de la bande sahélo-saharienne. Nous avons aussi l’intention de mener à bien les opérations contre le terrorisme au nord du Niger en accord avec le autorités nigériennes et au nord du Tchad en accord avec les autorités du Tchad", a souligné M. Le Drian.
Le ministre français a rendu hommage à l’Espagne, dont un détachement de transport aérien opère à partir de la base française de Dakar sur l’ensemble de la zone du Sahel et qui prend vendredi le commandement de la Mission européenne de formation de l’armée malienne à Bamako (EUTM Mali), qui comprend 600 personnels.
"L’Espagne est pour la France un partenaire solide, réactif, depuis le lancement de l’opération Serval", s’est-il félicité.
"Nous avons les mêmes valeurs, la même perception des menaces, de nos relations avec les pays d’Afrique. Nous sentons bien que les menaces terroristes mettent en cause la sécurité de nos deux pays", a-t-il ajouté.
Le ministre de la Défense devait ensuite se rendre au Mali dans l’après-midi.
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