Au premier jour de son audition, Cheikh Diallo avait démontré que le groupe Cd Média était la propriété de Karim Wade. Hier, lors de son audition, la défense a essayé de “démonter” ses arguments et de “justifier” le degré d’implication totale de Cheikh Diallo (sa propriété) dans le groupe Cd Média.
Si Cheikh Diallo a pu, lors de sa première audition, démontrer devant la Cour, le parquet spécial et les avocats de la défense, que le groupe Cd Média appartienait à Karim Wade, les avocats de la défense n’entendaient pas lui faciliter la tâche. Et pour ce faire, les conseils de la défense se sont efforcés, à leur tour, de lui prouver qu’il est le propre propriétaire de Cd Média groupe. Selon Me Moustapha Ndoye, “dans une société, les dirigeants qui répondent de la personne morale sont le directeur général et le Président du conseil d’administration”.
Et si l’on suit cette logique, a-t-il poursuivi, “vous détenez un patrimoine dans le groupe Cd Média”. Cheikh Diallo a alors manifesté son refus catégorique d’être le propriétaire puisqu’il a déclaré “n’être actionnaire que de 30% de parts pour lesquels il n’a aucune dividende”. Tout de même, il a accepté l’actionnariat.
Suffisant pour que Me Souleymane Ndéné Ndiaye lui fasse connaître les effets juridiques attachés à l’acceptation d’être actionnaire dans une société. “Vous avez accepté d’être actionnaire dans la société Cd Média groupe.Les conséquences attachées à cette acceptation sont que vous êtes propriétaire”.
Et Cheikh Diallo de rebondir: “j’ai accepté de porter les 30% du fait d’une relation de confiance absolue entre nous”. Poursuivant, Me Souleymane Ndéné Ndiaye a tenté alors de déceler une erreur de Cheikh Diallo dans l’acceptation de l’actionnariat. C’est ainsi qu’il a demandé à l’ex-conseiller en communication de Karim Wade s’il a rédigé une contre-lettre après l’acceptation de l’actionnariat. Et l’intérèssé de dire: “à part les actes notariés et les expéditions envoyées par Me Patricia Lake Diop, je n’ai signé aucun document”.
“Cd Média était déficitaire, Karim y a perdu beaucoup d’argent”
Si Karim est poursuivi dans le cadre de la traque des biens présumés mal acquis, en tout cas si l’on en croit Cheikh Diallo, ce n’est pas à travers Cd Média groupe qu’il va s’enrichir. Et pour cause, a-t-il dit, “c’est une entreprise qui coûtait cher à Karim Wade. C’était plus un tableau de dépenses qu’un tableau de recettes”.
Déterminée à extirper leur client de Cd Média group,la défense de Karim Wade a dit ne pas arriver à comprendre les pouvoirs exorbitants détenus par Cheikh Diallo. A ce propos, elle lui a demandé “s’il a pu donner ordre , à partir de la prison, que le groupe Cd Média soit fermé(le journal le pays et le site sénégalais.Net). L’intéressé qui n’était pas prêt à couler a alors retorqué: “ c’est vrai , j’ai ordonné la fermeture du groupe parce que celui qui réglait la masse salariale des employés est en prison”
Ciré BA(stagiaire)
REQUETE DE CONFRONTATION ENTRE CHEIKH DIALLO ET ME PATRICIA LAKE DIOP - DES POURSUITES POUR FAUX TÉMOIGNAGE NE SONT PAS À ÉCARTER
Durant son audition, Cheikh Diallo a complétement nié avoir participé à une réunion de conseil d’administration de Cd Média groupe malgré les justificatifs authentiquement établis par la défense. Celle-ci a demandé une confrontation entre lui et Me Patricia Lake Diop pour tirer l’affaire au clair.
La défense n’est pas contente du comportement de Cheikh Diallo qui, selon elle, “est loin de dire la vérité en sa qualité de témoin”. Les conseils de Karim ont dit en effet ne pas comprendre pourquoi le témoin nie avoir participé à la réunion du conseil d’administration de Cd Média groupe en présence de Patrick Williams et de Mamadou Diop.
Malgré les documents brandis par la défense , l’ex-conseiller en communication campe sur sa position . “je n’ai jamais assisté à une réunion de conseil d’administration entre Patrick Williams, Mamadou Diop et moi”. Comme pour l’enfoncer davantage, Me Madické Niang brandit un document authentique prouvant que M.Diallo a bel et bien assisté à la réunion du conseil d’administration. Prenant la parole, le substitut du procureur spécial, Antoine Félix Diome, dédouane Cheikh Diallo et explique les ciroconstances de temps et de lieu dans lesquelles l’acte authentique a été obtenu. “ Il ressort de la déclaration de Patrick Williams que les signatures étaient faites à l’étude de Me Patricia Lake Diop devant son clerc Me Adama Thiam”, a-t-il révélé.
Et Cheikh Diallo de confirmer: “ Encore une fois , depuis 2007 je n’ai pas vu Patrick Williams. Comment pourrais-je tenir une réunion de conseil d’administration avec lui. Ma signature dans le procés-verbal de réunion est le fait de Patricia Lake qui m’a mis en rapport avec son clerc pour que je signe à son étude.”
Mystère dans la tenue d’un conseil d’administration
Si la défense voulait démontrer la participation de Cheikh Diallo au conseil d’administration, elle s’est heurtée à la résistance du parquet spécial et de la partie civile qui ont contesté la réalité d’une réunion. “C’est un acte rempli après la réunion, il n’y a jamais eu de conseil d’administration réel”, a souligné Alioune Ndao, procureur spécial. Et son subsitut Antoine Félix Diome d’enfoncer le clou : “on ne juge pas les déclarations sur la base d’un acte authentique. Beaucoup de déclarations inexactes sont contenues dans un support authentiquement établi”. Pour Me Seydou Diagne par contre, “il ya eu un procés-verbal auquel ont assisté Cheikh Diallo, Patrick Williams et Mamadou représenté. La notaire n’a fait qu’authentifier les actes de la réunion et les signatures”.
0Éventualité de la poursuite pour faux témoignage
Irrité par ces allers-retours de la réalité du dit conseil d’administration,Me Ciré Clédor Ly a alors averti des conséquences encourues de cette situation. “ Cheikh Diallo vient de contester l’acte authentiquement établi par la notaire Patricia Lake Diop, qui est par ailleurs témoin. Par conséquent, un des témoins ne dit pas la vérité”, a fait savoir Me Ly. Avant de suggérer à la Cour de “ procéder à la confrontation des témoins Cheikh Diallo et Patricia Lake Diop pour une manifestation de la vérité. S’il est établi qu’un témoin ne dit pas la vérité, nous demandons qu’il soit poursuivi”
Ciré BA(Stagiaire)
ECHOS… ECHOS… ECHOS…
L’occasion faisant le larron, Me Madické Niang “se justifie” à l’avance
Faisant partie des personnes citées par le Procureur spécial dans le cadre de la traque des biens mal acquis, Me Madické a profité d’une question qu’il avait posée à Cheikh Diallo pour faire passer ses messages. “ je ne suis pas comme vous . Je ne me suis pas fait avant l’Alternance. J’ai existé avant l’Alternance et tous mes confrères sont là pour le confimer”. C’était en guise de réplique à Cheikh Diallo qui lui avait dit que tous les deux (Cheikh Diallo et Me Madické Niang) ont vu un bon qualitatif dans leur vie, avec l’accession de Me Abdoulaye Wade au pouvoir.
Alioune Ndao “rabaisse” Me Moustapha Ndoye
Connu pour sa capacité à piéger prévenus et autres témoins jusqu’à leur soutirer des élèments favorables à la défense, Me Moustapha Ndoye( avocat de Pierre Agboba), s’est lancé hier dans un raisonnement juridique jusqu’à perdre “le sens et la signification des termes”. Il a dit “dans le réquisitoire du procureur qui a saisi le tribunal”. Il a été vite stoppé par le procureur spécial Alioune Ndao qui l’a vertement sermonné. “Vous ne connaissez rien de votre cours de procédure pénale. Dans quel droit avez-vous vu un juge réquisitoire saisir une juridiction de jugement? C’est une ordonnance de renvoi qui saisit la juridiction de jugement”. Prudence dans l’utilisation des termes!