Toujours aussi prolixe et percutant, le président d’honneur du Pit s’est livré hier à une ré-explication du contexte historique dans lequel Macky Sall est arrivé au pouvoir en 2012, ainsi que des exigences et priorités qui ont suivi le départ d’Abdoulaye Wade.
En marge de la conférence de presse de Fodé Sylla, nouvel ambassadeur itinérant du Sénégal (voir page 8), Amath Dansokho est revenu sur plusieurs sujets d’actualité. Il a ainsi profité de l’occasion pour rappeler le contexte historique qui a imposé un changement de président de la République en 2012. Tenant manifestement à ce que « les miraculés que sont les Sénégalais n’oublient pas », il a expliqué que Macky Sall a été mis dans le feu de l’action le jour même de son installation.
Première exigence, selon Amath Dansokho, « la reconstruction de l’Etat effondré ou presque » ; ensuite, le contrôle des ressources publiques et l’apaisement en cherchant la fin des tensions, « ces fameux brasiers que les autres (le régime de Me Wade, Ndlr) avaient allumé », en citant « les tensions permanentes qui existaient à un moment entre le président Wade lui-même et l’ambassadrice des Etats-Unis d’Amérique ».
Priorités
Le ministre d’Etat a surtout dénoncé « le système de corruption qu’avaient mis en place ces gens-là ; et ce n’était pas une histoire idiote ; un système bien élaboré où toute la chaîne était grassement huilée par des milliards. Eux-mêmes disaient qu’on allait avoir des difficultés à payer les salaires car ils connaissaient bien l’ampleur de leurs dégâts ». Toujours assis sur ses convictions, Dansokho a réaffirmé ses priorités qui ont pour nom : « consolidation du processus démocratique », « paix civile », « laïcité de l’Etat ».
Pour le doyen de la majorité présidentielle, « ces trois exigences sont à notre société, à l’état actuel de son évolution, ce que l’oxygène est à l’homme ». Confiant sur les choix stratégiques de Macky Sall, il se félicite de voir que « le Sénégal a un président qui a la tête sur les épaules. » Il a par ailleurs félicité le gouvernement, «un des meilleurs que le Sénégal » ait connus, selon l’ancien maire de Kédougou.
«Le pays a été remis sur pieds»
Dans le sillage de la protestation émise récemment par Macky Sall au sujet de la propension des Sénégalais à « faire la fête et créer des dépenses inutiles », Amath Dansokho a déclaré que « le pays a été remis sur les pieds ; il nous faut maintenant nous mettre au travail, chacun dans son domaine de compétence, dans les villes comme dans les campagnes, et trouver des emplois aux jeunes ». Il a demandé aux Sénégalais de « ne pas dormir sur des lauriers qui n’existent pas encore durablement », et d’apprécier à sa juste importance la stabilité des institutions et la paix qui font la marque du Sénégal.
« Nous devons partager notre destin avec des amis, des frères, des voisins dont certains ne sont des Etats que de nom », s’est-il désolé. Toutefois, il a rappelé que « c’est le coefficient intellectuel qui fera la différence. Or, notre école est menacée. Et c’est justement l’une des dimensions du Plan Sénégal émergent qui doit, concomitamment à sa conduite sur les aspects agriculture ou infrastructures, refonder l’école et l’université ».