L'installation tardive de l'hivernage dans la région de Ziguinchor (sud), a poussé de nombreux producteurs à se rabattre sur la culture de sésame, une spéculation moins exigeante en eau, a indiqué le coordonnateur de la Fédération des organisations non gouvernementales du Sénégal (FONGS-Action Paysanne), Malamine Sané.
"Le retard de la pluie a fait que les producteurs se sont investis dans la culture de sésame. C'est une culture qui ne demande pas beaucoup d'eau" a-t-il expliqué dans un entretien avec le correspondant de l'APS dans la capitale du sud.
Dans ce contexte, les producteurs ont été amenés à s'orienter vers ces spéculations à cycle court en profitant des conseils des services techniques de l'Etat, selon le coordonnateur régional de la FONGS.
Si l'on en croit Malamine Sané, le prix au producteur du sésame, compris entre 600 et 700 francs CFA, peut aussi expliquer "la ruée" vers cette spéculation, étant entendu qu'avec un hectare, il est possible de produire 500 kg.
"Le sésame est une culture de rente comme l'anacarde. Les producteurs ont eu beaucoup d'argent l'année dernière. Les prix sont montés jusqu'à 800 francs (CFA) par kilogramme", a signalé le directeur régional du développement rural (DRDR), El Hadji Mamadou Konté.
"Donc, cela fait que les producteurs font des calculs. En voyant que le sésame paie bien, les producteurs se sont orientés vers cette culture de rente au détriment de l'arachide", a poursuivi M. Konté.
Selon le DRDR, le département de Bignona est la zone arachidière par excellence dans la région de Ziguinchor, les autres localités ayant trouvé d'autres alternatives de culture de rente comme le sésame.
"Les prix ont varié de 600 à 800 francs (CFA). Les producteurs se sont dit voilà une culture intéressante et on va s'y mettre. C'est pourquoi la culture de sésame s'est exceptionnellement développée cette année dans les départements de Ziguinchor et de Bignona", a-t-il dit.
"Le prix incitatif est un des éléments déterminants dans la ruée des producteurs vers la culture de sésame cette année. Ensuite, la culture est moins exigeante en eau que l'arachide", a soutenu le DRDR.
Partant, le retard enregistré dans l'installation des pluies "ne peut constituer un facteur déterminant dans la ruée des producteurs vers la culture de sésame'', a estimé El Hadji Mamadou Konté.