L’arrivée au compte-gouttes des premières récoltes, consécutive au retard des pluies, cette année, et la fermeture de la frontière entre le Sénégal et la Guinée pour des raisons de lutte contre le virus Ebola, expliquent l’activité très ralentie du marché syndicat de Pikine (banlieue de Dakar), selon certains de ses responsables.
‘’Ça ne marche pas, comme il le faut. A cette période de l’année, nous étions en pleine activité avec l’arrivée sur notre marché des premières récoltes. Mais cette année, les pluies sont tombées très tardivement et là, nous ressentons durement les effets’’, a expliqué à l'APS, Baye Laye Ndiaye, un des délégués du marché Syndicat de Pikine.
Dans ce marché d’habitude, rempli de monde à longueur de journée, les clients et autres marchants se faufilent tranquillement entre les étals, sans se bousculer, faute d’activités soutenues. En attendant que la situation s’améliore, les marchands se contentent d'écouler le peu de denrées alimentaires (maïs, pastèques, arachide, etc.) disponibles.
Un peu partout sur le site, des marchands, faute d’une clientèle nombreuse, discutent de sujets divers notamment la lutte, l’actualité politique et judiciaire du pays. Les couloirs à l’intérieur du marché sont fluides.
‘’Lorsque tout marchait, on se déplaçait difficilement dans l’enceinte du marché. Il y avait du monde partout, c’était animé tout le temps. Là, ça ne marche pas du tout. C’est pourquoi, ces allées sont aussi fluides’’, a expliqué M. Ndiaye.
Il a rappelé que d’habitude, dans plusieurs régions de l’intérieur du pays notamment, les premières pluies tombaient en juin-juillet, contrairement à cette saison, selon lui, pour l’essentiel, ‘’les pluies sont arrivées bien après’’.
‘’Dans certains endroits même, elles sont arrivées en août-septembre. C’est ce qui explique aujourd’hui, la situation de fiable d’approvisionnement notée sur notre marché’’, a dit le délégué.
‘’Dans ce marché, à pareil moment, on enregistrait par exemple jusqu’à 30 camions de 12 à 30 tonnes remplis de pastèques. Mais, aujourd’hui, ce sont moins de sept camions qui alimentent le marché’’, a-t-il fait savoir.
Il a ajouté : ‘’On avait jusqu’à huit camions de maïs contre un à deux aujourd’hui. L’arachide arrive au compte-gouttes. Cette situation n’est pas bonne pour les vendeurs et pour les clients qui ne trouvent plus sur place ce dont ils ont besoin’’.
Le marché, selon plusieurs marchands a aussi trop souffert, cette année, de la fermeture de la frontière entre le Sénégal et la République de Guinée (un pays qui approvisionne le Sénégal, surtout en fruits) pour des raisons de lutte contre la fièvre Ebola.
Mais pour M. Ndiaye, une bonne pluviométrie précoce avec de bonnes récoltes aurait pu contenir les effets de la fermeture de cette frontière, avec l’arrivée correcte de produits locaux.
‘’Il y a certes la fermeture de la frontière, qui est aussi un handicap, mais si les pluies étaient au rendez-vous, on allait sentir très peu cette fermeture, car, nous comptons d’abord sur notre propre production’’, a-t-il poursuivi.
‘’Cette année, depuis la fermeture de la frontière, notre marché est très insuffisamment approvisionné. L’essentiel de nos produits nous vient de la Guinée, du Mali et la Gambie. Mais, il faut le dire, avec la fermeture de notre frontière avec la Guinée, tout est au ralenti ici’’, a pour sa part soutenu Alassane Ndongo, collecteur du marché.
Il a dit que le ralentissement des activités du marché a poussé plusieurs marchands à aller ailleurs pour compenser leur manque à gagner.
‘’Certains vendeurs de notre marché sont partis ailleurs puis qu’ici, ça ne marche pas comme, nous le souhaitons, et pour éviter un manque à gagner, ils n’ont pas hésité à aller voir où ailleurs où ils pourraient se tirer d’affaires’’, a-t-il indiqué.
‘’Seulement, nous le disons, la santé vient avant tout et puisque la frontière a été fermée pour des raisons de santé, nous comprenons la situation et nous continuons à travailler avec ce qui est disponible sur place’’, a ajouté M. Ndongo.