L’Accord de partenariat économique (APE) est la négation de l’intégration ouest africaine, a déclaré lundi à Dakar M. Samba Gueye Président du Conseil national de concertation des ruraux (CNCR), la plus grande organisation de producteurs agricoles du Sénégal.
M. Gueye, s'exprimait lors d'une conférence de presse en prélude au lancement au Sénégal des journées départementales de célébration de l'année internationale de l'agriculture familiale (AIAF) dont un des thèmes concerne l'APE entre l'Union européenne et la région de l'Afrique de l'Ouest.
« L'Afrique de l'Ouest n'est pas encore prête à ouvrir ses frontières aux produits européens », soutient M. Gueye.
Selon, cette ouverture va entrainer d'énormes dégâts à l'agriculture de la région si elle n'a pas de subventions suffisantes, de marché de produits agricoles dans l'espace CEDEAO (communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest).
« Avant de se précipiter à signer l'APE, les autorités devraient s'assurer si la région Ouest africaine est prête », martèle le président du CNCR.
Il ajoute que la question de la monnaie n'est pas encore réglée dans cette espace marquée par une diversité de monnaies. Ce qui n'est pas le cas de l'UE qui dispose de l'euro, d'un marché communautaire et de la libre circulation des personnes et des biens.
Concernant la question foncière au Sénégal, M. Gueye estime que le phénomène de l'accaparement des terres a beaucoup diminué.
Il recommande néanmoins une sécurisation du foncier de sorte que le petit comme le grand producteur agricole pourra s'atteler tranquillement à son activité professionnelle.
Au cours des journées départementales de célébration de l'AIAF le CNCR prévu du 21 au 22 octobre 2014, le CNCR va mobiliser entre 200 et 300 productrice et producteurs ruraux des sous-secteur de l'agriculture, de la pêche et de la sylviculture.
Selon Samba Gueye, il sera, à cet effet dévoilé les résultats d'une recherche action réalisée par le CNCR et portant sur le suivi de 2.000 exploitations familiales pendant trois ans.