L’Association du personnel et des étudiants catholiques de la santé (APECS) de l’archidiocèse de Dakar a organisé ce week-end des journées de consultations gratuites au Camp pénal de Liberté 6.
Pour apporter une assistance médicale et humanitaire aux pensionnaires du Camp pénal, l’Association du personnel et des étudiants catholiques de la santé (APECS) leur a offert des consultations. Le président de ladite association, le cardiologue Lucien Léopold Diène a expliqué qu’ils ont été inspirés par cette citation de Jésus Christ tirée de l’évangile de Saint Mathieu : ‘’J’étais malade vous m’avez soigné. J’étais prisonnier et vous m’avez visité’’.
Les deux jours de consultations ont permis aux médecins de détecter diverses pathologies, particulièrement dermatologiques. ‘’Il y a les épigastralgies, l’asthénie, il y a aussi la brûlure des plantes du pied qui peut évoquer une carence en vitaminothérapie’’, a révélé le médecin pour qui ces consultations sont importantes, puisqu’elles peuvent permettre de dépister des pathologies graves qui justifient une prise en charge hospitalière. Concernant les pathologies moins graves rencontrées, le Docteur Diène a souligné qu’ils proposent une thérapie avec les médicaments qu’ils ont apportés. Dans les cas où cela nécessite un suivi plus coûteux, ils le signalent à l’équipe médicale de la structure qui assure le suivi.
Le lieutenant Moussa Diop, adjoint au directeur du Camp pénal, a salué l’initiative qui, selon lui, entre dans le cadre de l’assistance spirituelle. ‘’Ici c’est un établissement pour peines. On reçoit des détenus qui sont parfois condamnés à de très longues peines, voire la perpétuité. Ils nous viennent d’horizons divers. Il se pose souvent un problème d’éloignement et de famille. Ils n’ont pratiquement que l’administration pénitentiaire pour les prendre en charge. Quand nous voyons des bonnes volontés, nous ne pouvons qu’applaudir. Il faut beaucoup d’humanisme. Il faut que la population pense à ceux qui sont là’’, a plaidé le lieutenant Diop. Ces deux jours peuvent apporter beaucoup d’espoir aux détenus, selon le lieutenant qui voit que les détenus ont pu exposer leurs problèmes au médecin.
Absence de médecin
Même si les détenus sont pris en charge par l’établissement pénitentiaire, l’absence de médecin constitue un problème. Au Camp pénal, comme dans beaucoup de maisons d’arrêt ou de correction, il n’y a pas de médecin pour s’occuper des pathologies graves des détenus. Actuellement, selon le lieutenant Diop, seule la maison d’arrêt de Rebeuss a un médecin. ‘’Nous avons un infirmier major qui s’occupe des malades. Ils sont aussi référés dans les hôpitaux comme Fann, A. L. Dantec ou celui de Thiaroye. Dans un avenir proche on aura un médecin. Nous y travaillons’’, a-t-il rassuré.