Le tournoi de football qui a regroupé 30 villages frontaliers du Fogny-Ouest, dans le département de Bignona (Sud), vise à consolider le processus de paix en Casamance, selon le lieutenant Lamine Diallo, parrain de l’évènement.
S’exprimant, dimanche à Djiral, lors de la finale de la compétition, le commandant du sous-secteur 562, lieutenant Lamine Diallo, a déclaré que l’objectif ''est de donner à la jeunesse perdue et peut-être désorganisée l' occasion de trouver un cadre d’échange et d’épanouissement qui lui est propre pour animer sa zone’’.
‘’Il s’agit de démontrer au reste du monde que contrairement à ce que les gens pensent, il y a des améliorations (sur le plan de la sécurité) et des acquis à pérenniser’’, a dit le jeune lieutenant, originaire d’Oussouye.
Selon lui, le but visé à travers l’organisation d’un tournoi de football regroupant 30 villages frontaliers du Fogny-Ouest est la recherche de la paix dans la zone, l’une des plus marquées par les conséquences du conflit casamançais.
''Le tournoi de football a permis de raffermir les liens sociaux et de faciliter le dialogue entre les différentes communautés. L’autre objectif, c’est surtout de permettre aux facilitateurs de la crise et aux autorités compétentes d’avoir des interlocuteurs valables dans la zone du Fogny’’, a-t-il dit.
‘’Ils (les habitants) ont pris comme prétexte le tournoi que j’ai parrainé pour dire qu’ils en ont marre de cette crise qui tarde à trouver une solution définitive dans la zone du Fogny’’, a déclaré le lieutenant Diallo.
Il a salué ‘’l’adhésion’’ des jeunes et des vieux à l’idée d’organiser un tournoi de football qui a démarré depuis le mois de juillet et surtout leur ‘’forte mobilisation’’ lors de la finale, dans le but ‘’de mener ensemble le combat pour le retour d’une paix définitive en Casamance’’.
''C’est une clé fondamentale dans le processus de paix dans ce secteur où le conflit armé persiste toujours’’, a-t-il estimé. Il a pris l’engagement de pérenniser le tournoi de football ‘’dans un cadre de fair-play et de raffermissement des liens sociaux’’.
‘’S’ils sont conscients que l’avenir de la zone dépend d’eux, c’est vraiment une chose qui est à encourager. Je serai très honoré de parrainer de pareils tournois’’ a-t-il assuré.
Des populations de villages frontaliers du Fogny-ouest ont organisé dimanche soir, à Djiral, dans la commune de Djibidione une marche pour un retour définitif de la paix et le désenclavement de la zone.
Regroupés au sein du Comité des villages frontaliers du Fogny-ouest (COVIFFO), ils ont profité de la finale d’un tournoi de football parrainé par l’armée pour exposer via des pancartes les principales doléances des populations de cette zone, l’une des plus marquées par les conséquences du conflit casamançais.
’’Engageons-nous pour une paix définitive’’, ’’Zone rouge, non, zone blanche, oui’’, ’’La plus vaste partie de la Casamance est enclavée. Ce n’est pas normal’’, pouvait-on lire sur des pancartes.
’’Pas la moindre route dans le Fogny. A quand la boucle du Fogny ?’’, ’’Modernisation de nos écoles. Non aux abris-provisoires’’, "Se soigner à temps’’, lisait-on encore.
’’Pourquoi la monnaie dalasi (monnaie gambienne) au lieu du CFA ?’’, "Pourquoi Africel (opérateur télécom gambien) au lieu d’Orange, Expresso et Tigo ?", sont d’autres messages de pancartes traduisant des revendications liées à l’enclavement de la zone.
Cette situation d’enclavement amène les populations locales à recourir à des services gambiens dans leur quotidien.
Dans un mémorandum adressé au gouvernement du Sénégal, les habitants ont soutenu en avoir ‘’marre’’ de la crise qui sévit depuis plus de trente ans en Casamance.
"Aujourd’hui, nous sommes plus que jamais déterminés à prendre en main notre destin. Nous avons compris à l’instar du Kassa et du Blouf, que c’est nous-mêmes qui allons trouver des solutions endogènes au conflit armé qui persiste encore dans notre zone", ont-ils déclaré.