Les statistiques que le Laboratoire de recherche sur les transformations économiques et sociales (LARTES) a produites dans le cadre du programme ‘’Jangandoo’’ (apprendre ensemble) pourrait guider le Conseil des organisations non gouvernementales d’appui au développement (CONGAD) dans ses interventions de terrain, a déclaré jeudi à Dakar, Amacodou Diouf, président de cette structure regroupant plus de 178 ONG au Sénégal.
M. Diouf qui s'exprimait lors d'une séance de restitution des résultats 2013 de l'évaluation des apprentissages des enfants sénégalais âgés de 6 à 18 ans, a indiqué que sa structure est très satisfaite de la présentation qui a été faite par les responsables du LARTES. ‘'On est tout à fait ouvert au niveau du CONGAD a une collaboration avec le programme +Jangandoo+ ‘', a affirmé M. Diouf.
Pour sa part, Boubacar Seck a révélé que le CONGAD qu'il dirige a commandité une étude sur la qualité de l'éducation. Mais pour l'heure, M. Diouf est d'avis que l'objectif visé par les membres du CONGAD était de mieux comprendre le projet ‘'Jangandoo''.
Sur ce point, Léa Salmon, responsable du projet Post OMD 2015 au niveau du LARTES, a expliqué aux membres du CONGAD la méthodologie utilisée pour mener les évaluations avec un échantillon aléatoire, des tests en lecture, calcul et culture générale comportant plusieurs items.
‘'Parmi les outils, le questionnaire ménage a été très important puisqu'il a donné des informations très utiles sur les caractéristiques socio-économique des chefs de ménage'', a affirmé Mme Salmon. Ainsi, avance-t-elle, les résultats de l'enquête ont montré que 52% des chefs de ménages sont des monogames.
Concernant les enfants évalués, elle signale que les 90,9% (sur un échantillon de plus de 15.000 enfants) fréquentent un lieu d'apprentissage. Plus de 69% des enfants sont inscrits dans des écoles publiques contre 5,8% dans une école française privée.
Au niveau toujours des statistiques, Mme Salmon avance que 76,6% des enfants ont échoué aux tests de calcul, contre 69,4% en lecture et seulement 11,4% en culture générale. Léa Salmon a par ailleurs mis en exergue le niveau d'échec au plan global des enfants âgés de 15 à 18 ans avec 55,4%.
Pourtant, avance-t-elle, le niveau médian correspond à la troisième année d'étude du cycle élémentaire.
‘On ne veut pas faire des évaluations dont les résultats vont être rangés dans les tiroirs'', a pour sa part déclaré Khadidiatou Diagne, sociologue membre de l'équipe du LARTES. Selon elle, c'est tout le sens des restitutions locales du programme ‘'Jangandoo' à travers lesquelles, le LARTES veut pousser les acteurs à agir pour le changement.
Pour ce faire, Mme Diagne estime que des stratégies ont déployées. Parmi celles-ci, il y a des restitutions ciblées pour des familles d'acteurs, des supports spécifiques pour communiquer sur les résultats du programme ‘'Jangandoo'', la démonstration par l'exemplarité etc.
A cela s'ajoute la mise en place de groupes de travail. ‘'Dans le cadre de l'enseignement du français, il y a un sous-groupe sur les méthodes de suivi scolaire des enfants par la communauté et un autre sous-groupe sur l'élaboration de stratégie de remédiation'', révèle Mme Diagne, ajoutant que ces groupes de travail sont ouverts à tous les acteurs porteurs de changement.
Compte tenu de l'importance et des enjeux des résultats 2013 du programme ‘'Jangandoo'', les responsables du CONGAD se sont entendus avec l'équipe du LARTES pour organiser une autre séance de restitution avec la participation de l'ensemble des organisations de la société civile membres de leur corporation.
