Pour développer la production agricole et créer des emplois au Sénégal, la Banque mondiale a accordé un financement sans interêt de 41,2 milliards de francs Cfa. Ce, à travers un projet d'agro-industrie visant à transformer l’agriculture commerciale. Les bénéficiaires des investissements sont les petits exploitants, ouvriers salariés, Pme…
Hier, lundi, le Conseil des administrateurs de la Banque mondiale a approuvé un financement sans intérêt de 86 millions de dollars, soit 41,2 milliards de francs Cfa au profit du Sénégal. L’objectif est d’aider le pays à transformer son agriculture commerciale. Ce financement vise, en effet, à promouvoir une gestion durable des terres et à associer les communautés locales aux entreprises agro-industrielles ainsi qu’à des programmes de gestion des terres, de l’eau et des forêts. Ainsi, relève le communiqué qui l’annonce, plus de 10 mille personnes en bénéficieront de manière directe. Il en est de même pour 100 entreprises non agricoles représentant un ensemble de petits exploitants, d’ouvriers salariés et de Petites et moyennes entreprises (Pme) qui bénéficieront des investissements, dans le domaine de l’irrigation. Le texte souligne par ailleurs que plus de 65 % des bénéficiaires du projet sont des femmes qui représentent aussi la majorité des salariés.
Financé par l’Ida, le fonds du Groupe de la Banque mondiale destiné aux pays les plus pauvres, ce projet s’inscrit dans le cadre de la Stratégie de croissance accélérée (Sca) du Sénégal, selon un communiqué. Le document informe que cette initiative ambitionne de diversifier les exportations agricoles, augmenter les échanges commerciaux et promouvoir les investissements directs étrangers ainsi que les investissements nationaux dans le secteur agricole qui occupe une place très importante dans l’économie nationale.
«Au Sénégal, le secteur agricole est l’objet d’un intérêt croissant de la part du secteur privé», assure Vera Songwe, directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Sénégal. «En s’attaquant aux principaux obstacles qui entravent la croissance de l’agriculture, comme le manque d’infrastructure et d’irrigation ou encore le manque d’accès aux terres, ce projet stimulera la croissance. Il permettra aux petits exploitants d’augmenter leurs revenus et leurs rendements tout en préservant l’environnement en favorisant l’adoption de pratiques de gestion durable des terres. Il créera également des emplois pour les jeunes et augmentera les revenus des femmes», ajoute-t-elle.
Parce que l’agro-industrie, notamment le secteur de l’horticulture, a beaucoup de potentiel au Sénégal, ce nouveau projet mettra l’accent sur deux régions : la Vallée de Ngalam et le Lac de Guiers qui ont des avantages distincts. Le choix de ces deux contrées n’est pas fortuit. «Elles suscitent un intérêt très fort du secteur privé, ont des sols fertiles, l’accès à l’eau et des parcelles de terre de 15 mille et de 40 mille hectares qui se prêtent à l’exploitation commerciale», note le communiqué. Non sans indiquer que la Stratégie de croissance accélérée (Sca) a identifié 15 pôles de croissance dans le secteur agro-industriel pour des chaînes de valeur au potentiel élevé. Et que six de ces pôles sont situés le long du fleuve Sénégal, donc une zone d’intervention prioritaire de ce projet. Sept des 15 pôles ont un solide potentiel pour l’horticulture et les exportations y sont en hausse. Le document renseigne qu’elles sont passées de 2 700 tonnes en 1991 à plus de 31 mille tonnes en 2010 et pourraient encore se développer considérablement.
Ce n’est pas tout, puisque d’autres financements seront accordés pour appuyer d’importantes priorités de développement régional. Notamment des programmes de protection sociale pour aider les familles à faire face aux catastrophes naturelles, la création d’opportunités dans les zones rurales avec davantage d’hydroélectricité et d’autres sources d’énergie propre en vue de développer l’irrigation et transformer l’agriculture.