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Enquête Plus N° 1000 du 15/10/2014

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Procès Karim Meissa Wade: Une journée de forte ‘’incidence’’
Publié le jeudi 16 octobre 2014   |  Enquête Plus


Le
© aDakar.com par DF
Le procès de Karim Wade s`est ouvert à Dakar
Dakar, le 31 Juillet 2014 -Karim Wade, le fils de l`ex- président de la république du Sénégal, a fait face aux juges de la Cour de Répression de l`Enrichissement Illicite (CREI). Ancien ministre durant le règne de son père, Karim Wade est accusé de s`être enrichi de façon illicite.


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On a cru qu’un baril de poivre s’est renversé, hier, dans la salle d’audience, tellement cette 25e journée du procès Karim Wade a été riche en discorde et incidents. Toutes les parties sans exception (et même le public) ont mis la main à la pâte afin que cette journée se place sous le signe de l’antagonisme !
Pluie d’incidents, hier, dans le cadre du 2e jour de l’interrogatoire du notaire Patricia Lake Diop ! Si la dame en question est restée, en toutes circonstances, égale à elle-même, on ne peut dire que son exemple ait été suivi par le reste des parties au procès, puisque même Henry Grégoire Diop, président de la CREI, s’est surpris à hausser le ton à plusieurs reprises au cours de la journée. Cette absence de sérénité, dans la salle, a d’ailleurs été tellement contagieuse que même le public s’est associé à l’élan. A ce jeu, une jeune demoiselle est passée à un cheveu d’être jugée pour trouble d’audience… Et on sait où cela, généralement, finit !

La première pierre jetée de la journée (pour reprendre le cours des incidents dans leur chronologique) a été une attaque du Parquet spécial contre la défense. Alioune Ndao et Me Leyti Ndiaye, pour les nommer, ont ainsi échangé des courtoisies dès la mi-journée. La pomme de discorde s’est matérialisée après que le procureur spécial se disant fatigué ‘’des insinuations de la défense’’, selon lesquelles il y aurait eu ‘’subordination de témoin’’ pendant l’enquête, taxe les propos du second de ‘’mensonges d’avocat’’ ! Avec deux anciens Bâtonniers et près d’une vingtaine d’avocats présents dans la salle à ce moment, on ne peut qu’imaginer le tollé provoqué par la remarque ! D’ailleurs, on a pu entendre le récipiendaire dudit ‘’compliment’’ dire à haute et intelligible voix, que ‘’le procureur (NDLR : l’a) insulté’’, et accompagnant cette première affirmation d’un très prometteur ‘’moi, quand je vais l’insulter…’’.

‘’Mensonges d’un avocat’’

Cette lugubre promesse n’a néanmoins pas semblé faire peur à Alioune Ndao, puisqu’il en a rajouté une couche, quelques minutes plus tard, en précisant que ce qu’il veut dire par ‘’mensonges d’avocat’’ est ‘’mensonges d’un avocat’’ et non pas ‘’mensonges de tous les avocats ! À ce stade, la messe était dite et la salle, plongée dans un pandémonium de robes noires qui se lapident verbalement, fut vidée par le président de la CREI qui suspendit l’audience avec une demi-heure d’avance.

À la reprise, à 15h10, les esprits furent (momentanément) calmés : le procureur spécial intervint ‘’pour retirer son mot’’ et l’interrogatoire de Me Lake-Diop put reprendre. La ‘’sérénité’’ tant appelée des vœux de l’ex-Bâtonnier Félix Sow ne fut néanmoins pas d’une longévité remarquable, puisque c’est Henry Grégoire Diop lui-même qui a repris le flambeau du werenté (polémique) en se disputant tant et si bien avec la défense de Karim Wade venue interroger à son tour la notaire qu’il a réussi à faire bouder à la fois Mes Demba Ciré Bathily et Seydou Diagne.

Le fond du problème étant, ici, que le président de la CREI estimait certaines questions posées au témoin d’une redondance aussi inutile qu’énervante... ainsi, Me Bathily se contenta de ‘’renoncer à ses questions’’ (comprenez, de ‘’laisser tomber’’), tandis que Me Diagne se mit à crier au scandale, à la cabale et/ou au complot (international, le connaissant) ! En effet, ce dernier mit tout le monde dans le même sac lorsqu’il s’est agi de martyriser cette pauvre défense qui ne cherche pourtant qu’à exercer ‘’ses droits fondamentaux’’, citant même le Parquet spécial dans son élan de courroux ‘’légitime’’ envers la Cour… Ce à quoi le procureur spécial, souriant presque, lui a rétorqué de le ‘’laisser en paix’’ !

Karim veut qu’on parle de milliards

Cette symphonie de la discorde arrivant à ses dernières notes, Karim Meïssa Wade fut sorti de son box pour lui permettre de s’adresser à la notaire. Et, vivant toujours en accord avec le leitmotiv selon lequel il ne dira dara (rien) tant que Bibo ne sera pas là (et en état d’être là), le Meïssa ne laissa pas pour autant passer une occasion de tirer métaphoriquement la langue au Parquet spécial : ‘’Ce dont on parle depuis deux jours ne représente que 0,000017% de la somme pour laquelle je suis poursuivi. Pourquoi à chaque fois qu’on parle de milliards, on a l’impression que cela met la Cour mal à l’aise ? Pourquoi à chaque fois que je parle de Singapour, les gens se cachent ? Je veux qu’on me montre des milliards !’’, a déclaré avec panache le messie du Concret.

Cette déclaration, bien évidemment, acheva de faire sortir le président de la CREI de ses gonds. Dans le brouhaha du moment (causé, pour l’essentiel, par les grincements de dents du Parquet spécial), il rétorqua tout aussi sec que c’est l’inculpé lui-même ‘’qui n’a jamais voulu en parler (NDLR : des milliards). Il s’ensuivit un échange quelque peu houleux entre les deux. Puis, Karim Wade fut renvoyé dans son box (comprenez ‘’au coin’’).

Espérons que pour l’interrogatoire de Victor Kantousan, ce mercredi, on l’ait retrouvée, cette sérénité qui nous a tant manqué !

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