Programmée pour demain, m0ardi 14 octobre, l’ouverture de la session ordinaire unique de l’année 2014-2015 est partie pour réveiller les vieilles spécificités de l’Assemblée nationale. Reconduction ou non à une ou cinq années du mandat du Président Moustapha Niasse, renouvellement ou chamboulement du bureau de l’Assemblée nationale et des commissions parlementaires.
Bref, des moments de vie parlementaire opérés souvent sur fond de « courtisanerie et de marchandage politique », au sein d’une représentation inféodée à l’Exécutif, en mal de « rupture » et toujours sous la coupole d’une majorité mécanique qui brime toutes les initiatives des parlementaires non membres de la mouvance présidentielle (en termes de propositions de lois ou même de constitution d’un quelconque troisième pôle parlementaire).
Après deux années de vie parlementaire, la douzième législature s’achemine doucement mais sûrement vers le troisième renouvellement du bureau de l’Assemblée nationale. Pour cause, les 150 députés du Sénégal sont convoqués en séance plénière demain, mardi 14 octobre 2014, pour l’ouverture de la session ordinaire unique de l’année 2014-2015 de l’Assemblée nationale.
Troisième du genre, la séance en question remet au goût du jour des questions en passe de devenir …ordinaires pour une représentation parlementaire qui peine encore à matérialiser la fameuse « rupture » clamée urbi et orbi par le nouveau pouvoir. Reconduction ou non du mandat de Moustapha Niasse, le leader de l’Afp, à une autre année d’exercice ou abrogation de la Loi Sada Ndiaye pour rétablir le quinquennat au perchoir ; renouvellement ou chamboulement du bureau de l’Assemblée nationale et des commissions parlementaires…
Des interrogations qui ont fini de lasser bien de citoyens toujours en attente d’actes assez significatifs pour attester d’une révolution dans la vie parlementaire. A mi-parcours de son quinquennat, la législature présidée par le patron des «Progressistes» est restée ainsi sur beaucoup de points, pour ne pas dire presque tous, similaire à ses devancières.
Aujourd’hui plus que jamais inféodée à l’Exécutif et sous la coupole d’une majorité mécanique qui n’en finit pas de brimer toutes les initiatives des parlementaires n’appartenant de la mouvance présidentielle, l’institution est encore en quête d’un hypothétique …âge d’or qui le mettrait enfin en phase avec la «rupture» tant vantée. Que nenni ! Comme en témoigne d’ailleurs la flopée de propositions de lois mécaniquement rangées au tiroir, au profit de l’examen et de l’adoption effrénée des projets de lois émanant de l’Exécutif. Sauf pour celui relatif au …Code de la presse.
«MACHIN» PARLEMENTAIRE
Et de là à qualifier l’hémicycle de « machin » et de caisse de résonnance du pouvoir central, il n’y a qu’un pas que certains observateurs pourraient aisément franchir. Qui plus est, engluée entre marchandage, calculs politiciens et coups de Jarnac, l’Assemblée nationale a fini par devenir aphone pour beaucoup de citoyens, sans charme pour tous ces acteurs qui escomptaient, avec la deuxième alternance politique au Sénégal, mettre un terme à toutes les pratiques en décalage avec leurs attentes d’un travail parlementaire de véritable… rupture.
Malheureusement, demain encore, l’ouverture de la session ordinaire unique de l’année 2014-2015 sera encore le lieu du …retour des idoles. Quand bien même certains députés (patron de groupe parlementaire comme Moustapha Diakhaté et Modou Diagne Fada du Pds, dont les places seraient menacées, ou même président de commission parlementaire) s’investiront à surveiller leurs arrières pour prévenir tout coup bas ou « révolution de palais ». L’exemple du parlementaire apériste Cheikh Diop Dione qui avait passé outre les ordres du Président Macky Sall, l’année dernière, pour briguer le perchoir occupé par Moustapha Niasse est assez illustratif des combines qui s’échafaudent à chaque renouvellement du bureau de l’Assemblée nationale.