Les jeunes de Pout viennent de lancer un ultimatum aux autorités de la 3e cimenterie du Sénégal. Regroupés autour d’une synergie d’action pour défendre leurs intérêts, ils exigent le recrutement d’une main-d’œuvre locale à Dangote Industrie.
La jeunesse de Pout considère que les autorités de Dangote Industrie ne respectent pas les normes en matière de recrutement. ‘’Depuis l’implantation de la cimenterie sur nos terres, nous nous sommes regroupés en synergie d’action pour promouvoir l’emploi des jeunes’’, renseigne Laurent Fabius Sanka, responsable du Comité des jeunes de Pout pour l’emploi. La structure fonde beaucoup d’espoir sur la cimenterie.
‘’Depuis le 9 janvier 2013, date à laquelle l’usine a été sommée d’arrêter ses travaux d’installation et ce, malgré la longue bataille juridique qui a opposé les industriels aux familles de marabouts, les populations de Pout et environs ont silencieusement soutenu Dangote Industries, d’abord par des prières et des débats de sensibilisation et plus tard par des marches, sit-in et conférences ayant contribué pleinement et positivement à gagner le procès’’, poursuit Laurent Sanka.
D’ailleurs, si on en croit ces jeunes, ces manifestations n’ont pas été organisées pour faire plaisir au milliardaire Aliko Dangote qu’ils ne connaissent pas. ‘’Nous étions persuadés que l’implantation de Dangote Industries dans la zone pourrait être d’un apport considérable dans la recherche de solutions au chômage des jeunes de la localité’’, soutient-on. Ainsi, dénonçant ‘’fermement’’ un manque de reconnaissance à l’endroit des populations de Pout, ils attendent des dirigeants de la cimenterie qu’ils rectifient le tir.
‘’Nous pensions que Dangote industries privilégierait la main-d’œuvre qualifiée existant dans la localité. Tout ce que veulent les Poutois, de concert avec les villages environnants, est que l’usine Dangote privilégie dans son recrutement la main-d’œuvre locale et permette aux travailleurs de bénéficier des contrats fiables, dès son ouverture, car les compétences ne manquent pas’’
Jusqu’ici, confie Laurent Sanka, les recrutements à Dangote se font en masse et de ‘’manière nébuleuse’’. ‘’La population locale ne se reconnait pas dans le personnel qui est en place. Et pourtant, nous avons rencontré toutes les autorités de ladite entreprise dans le seul but de discuter de la question des emplois. Beaucoup de jeunes de Pout et environs ont déposé leur Cv, mais les autorités de l’usine n’ont toujours pas tenu leurs promesses’’. Ces jeunes disent ne pas s’opposer à une main-d’œuvre venue d’ailleurs. ‘’Nous voulons que la main-d’œuvre locale soit privilégiée, comme l’atteste le code du travail : à compétence égale, priorité aux locaux’’, martèlent-ils.