Pêcheurs tués, villages disparus, écosystème mis à mal, la brèche ouverte en 2003 sur la Langue de Barbarie est une monumentale erreur que les nouvelles autorités sénégalaises essaient de rectifier. Une étude technique vient d’être lancée pour la stabiliser.
Le régime de Wade a été très mal inspiré d’ouvrir une brèche sur la langue de Barbarie, en 2003. A ce jour, l’ouvrage a causé la mort de près de 221 pêcheurs, en plus d’avoir causé d’énormes préjudices à l’écosystème de Saint-Louis. En effet, depuis cette date, des villages ont été rayés de la carte, à l’instar de Doune Baba Dièye du Gandiolais.
Pour limiter les dégâts et éviter que la brèche ne continue à s’élargir, le gouvernement du Sénégal a lancé une étude technique de stabilisation. L’annonce a été faite par le directeur de l’Agence nationale des affaires maritimes, Yérim Thioub, en marge d’une visite de deux jours du ministre et de l’Economie maritime et de la Pêche, Oumar Guèye, qui a constaté de visu les dégâts causés. ‘’Face à la situation, a-t-il dit, le gouvernement avance à petits pas pour trouver des solutions. Car, il faut savoir comment agir sur la nature et pour cela une étude a été lancée et elle devra conclure ses résultats en février 2015’’.
En effet, une deuxième ouverture a été constatée à côté de celle faite en 2003. Pire encore, le littoral a été balayé par la mer. Filaos et autres arbres ont été déracinés. C’est pourquoi les techniciens attendent avec impatience les résultats de cette étude. Elle va définir, selon le DG de l’ANAM, les impacts de la brèche et ses conséquences directes sur l’environnement. ‘’Elle permettra d’évaluer les coûts que devront nécessiter les travaux de stabilisation’’. Les travaux de dragage et de balisage seront ensuite lancés et vont durer 2 ans.
Cette visite a été une occasion pour Yérim Thioub de révéler que la somme de 15 millions a été dégagée par sa Direction pour secourir les pêcheurs qui seront victimes de la furie de la brèche. Parmi les autres mesures prises pour faciliter la navigation maritime et renforcer la surveillance des côtes, l’ANAM a annoncé le transfert du phare de Gandiol vers un autre lieu, car l’infrastructure est dangereusement menacée par l’érosion côtière. En outre, au cours de la visite, le ministre Oumar Guèye a annoncé que l’Etat a pris toutes les dispositions nécessaires pour reloger les populations touchées par ce drame et ceci en collaboration avec les autorités locales.
