La 12ème Législature avait buté depuis 2012 sur la parité dans le bureau de l’Assemblée nationale. Va-t-elle rectifier le tir ?
Le renouvellement du bureau de l’Assemblée nationale mardi prochain va encore soulever un autre débat : celui du respect de la parité. En effet, pour les deux années, l’opposition et les organisations féminines avaient relevé des «irrégularités» en ce sens. En 2012, la question avait été encore plus lancinante lorsque le groupe Benno bokk yaakaar notamment, majoritaire, avait tout raflé, sans tenir compte de la loi portant parité héritée du régime libéral. Si les listes candidates aux Législatives de juillet 2012 ont été paritaires, ce n’était pas le cas pour l’élection du bureau présidé par Moustapha Niasse. Aïda Mbodj et Hélène Tine avaient dénoncé ce fait, alors que le Caucus des femmes leaders avait parlé de «tache odieuse sur le linge immaculé de notre démocratie». En fait, le hic était dans la répartition des postes autres que ceux des commissions. L’opposition parlementaire avait constaté que «sur les six secrétaires élus, il n’y a qu’une seule femme et que les vice-présidents n’ont pas été élus alternativement». Cette non-conformité à la loi avait poussé des députés du groupe des Libéraux et démocrates et des non-inscrits (18 au total) à saisir le Conseil constitutionnel.
Leur avocat, Me Abdoulaye Babou avait estimé que la liste des vice-présidents présentée par le groupe Bby était «irrecevable» au regard de l’article 7 de la Constitution qui «garantit l’égal accès des hommes et des femmes aux fonctions de mandats électifs». Me Babou rappelait que le Traité de Maputo de l’Union africaine (Ua) prône le même processus. Mais c’était peine perdue puisque les «Cinq Sages» avaient débouté les requérants en se déclarant incompétents pour connaître de l’affaire, même s’ils avaient jugé la requête recevable. Fatou Sow Sarr et Cie avaient remarqué que seules six femmes figuraient dans le bureau sur un total de 17 membres et avaient menacé, en conséquence, de saisir la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples.
En 2013 aussi, c’est la récidive. Le bureau de l’Assemblée nationale n’est pas paritaire. Cinq secrétaires élus hommes (Samba Diouldé Thiam, Mbaye Niang, Samba Demba Ndiaye, Barthélemy Dias, Pape Diallo dit Zator Mbaye) sur six (Mously Diakhaté). Le concert de critiques n’avait pas manqué.
Voilà une question qui fera débat pour cette troisième année de la 12ème Législature. Le président de la République et celui de l’Assemblée nationale vont-ils rectifier le tir ?