Alors que le virus Ebola poursuit sa propagation en tuant 4 033 personnes, selon le dernier bulletin d’informations de l’Oms publié hier, les Américains ont pris d’assaut l’aéroport militaire de Ouakam. 300 marines sont déjà à Dakar pour concrétiser le soutien américain aux pays ravagés par cette maladie.
L’Organisation mondiale de la santé (Oms) a annoncé vendredi que l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest avait fait 4 033 morts. L’engagement de la communauté internationale ne semble pas ralentir la propagation de ce virus qui a ravagé la Sierra Leone, la Guinée et le Liberia. Après l’annonce de l’envoi de plusieurs marines en Afrique de l’Ouest, les premiers mouvements d’avions ont commencé sur l’aéroport militaire de Ouakam. En acceptant d’ouvrir un corridor humanitaire, le Sénégal va servir de base arrière pour la logistique, dans le programme d’aide aux pays touchés par Ebola.
Des avions C17 et Hercule déployés
Sur l’aéroport militaire de Ouakam, on peut apercevoir deux grandes tentes gardées par des soldats américains. D’après des sources contactées par Rfi, les premiers vols ont commencé la semaine dernière. «Plusieurs vols par jour, parfois», selon un témoin qui a remarqué de gros porteurs C17 et Hercule qui assurent le soutien logistique de l’opération américaine.
Au Liberia, on commence à ressentir ce soutien américain. Selon un diplomate libérien en poste à Dakar, cité par Rfi, les Américains «seraient en train d’envoyer de l’eau et des rations alimentaires à leurs soldats déployés au Liberia. Ils achemineraient également des équipements, comme des tentes et des lits pour les centres de santé qui seront installés au Liberia».
Aujourd’hui, Dakar, qui a soigné le seul cas importé sur son territoire, constitue un maillon stratégique essentiel dans la réponse à apporter à Ebola. Selon le diplomate libérien, comme l’aéroport de Monrovia n’a pas la capacité suffisante, celui de Dakar est un maillon stratégique essentiel pour la logistique dans le dispositif américain.
Aujourd’hui, ils sont 300 soldats américains à profiter de l’aéroport de Dakar pour effectuer des opérations humanitaires, surtout au Liberia, précise une source gouvernementale sénégalaise qui se félicite de cet engagement américain en Afrique de l’Ouest. «Actuellement, la base intermédiaire que nous utilisons est Dakar», a confirmé le général Steven Hummer, adjoint du commandant pour les opérations au sein d’Africom (commandement des Etats-Unis pour l’Afrique), lors d’une téléconférence mercredi. «Nous connaissons bien le Sénégal pour y avoir fait dans le passé différents exercices et cela nous aide. Nous sommes en train de mettre en place cette infrastructure», a-t-il ajouté.