La journée mondiale de la santé mentale célébrée à Dakar a été l’occasion pour l’Association sénégalaise pour le suivi et l’assistance aux malades mentaux (ASSAMM) de formuler des recommandations pour une bonne prise en charge des malades mentaux. Le thème choisi pour célébrer cette journée est ‘’ Vivre avec la schizophrénie’’. Selon le président de (l’ASSAMM), Ansoumana Dione, beaucoup reste à faire, vu le nombre insuffisant de spécialistes et de structures face à une demande croissante.
‘’Il appartient à l’Etat d’ouvrir des services de psychiatrie dans les centres hospitaliers régionaux’’, suggère-t-il. Ainsi pense-t-il que l‘Etat devrait permettre à l’école nationale de développement sanitaire et social (ENDS) de pouvoir former des techniciens supérieurs en santé mentale pour combler le déficit criard noté au niveau du personnel soignant. Dans la foulée, Ansoumana Dione estime que des efforts sont à déployer pour l’ouverture d’une filière de formation des psychologues à l’UCAD.
Par ailleurs le président de l’ASSAMM prône une meilleure sensibilisation de la population sur les comportements à adopter devant une personne atteinte d’une maladie mentale. Il va plus loin en indiquant que le Président Macky Sall ne devrait pas faire moins que ses prédécesseurs. ‘’Il faut que le chef de l’Etat comprenne que le problème du Sénégal en matière de santé mentale, c’est l’errance des malades mentaux’’. Aussi déplore-t-il une mauvaise gestion du centre d’encadrement et de traitement des malades mentaux errants, à Kaolack.
‘’ Les recommandations de l’OMS’’
De son côté, le représentant de l’OMS, Dr Diallo, a évoqué le chiffre de 21 millions de personne touchées par la schizophrénie dans le monde. Une maladie qui affecte, selon lui, la façon dont la personne pense et agit. A en croire Dr Diallo, près de 1% dans la région africaine souffre de la schizophrénie. Toutefois, il précise que les personnes atteintes de cette maladie peuvent vivre en bonne santé, si elles reçoivent le traitement approprié le plus tôt possible. ‘’De nombreux défis, comme l’accroissement de l’investissement dans les soins de santé mentale, se posent.
La santé mentale devait être intégrée dans les soins de santé primaire, en outre la sensibilisation des communautés à la façon d’aider les individus’’, ajoute t-il. L’OMS, dit-il, invite les pays à renforcer les services de santé mentale destinés aux personnes atteintes de schizophrénie et exhorte les individus, le personnel soignant à accroitre leur engagement en prenant des mesures qui permettent de détecter et de prévenir la schizophrénie. Toutefois, il lance un appel au gouvernement, aux partenaires au développement, aux institutions de recherche et à la société civile à investir davantage dans les services de santé mentale.