A l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), la reprise des cours pour terminer l’année 2013-2014 se fait à plusieurs vitesses. Si elle est effective à la Faculté de droit, tel n’est pas le cas dans les autres facultés où l’on note une ouverture en dents de scie.
A la Faculté des Sciences juridiques et politiques (FSJP), les cours ont timidement redémarré depuis mercredi matin. Le personnel administratif a repris de service. Guichets, amphithéâtres, bibliothèque ont tous ouvert leurs portes. Les étudiants aussi ont massivement répondu présent. Par dizaines, ils vont et viennent entre le service de la scolarité et les salles de cours. D’autres tiennent un petit comité dans le jardin de la faculté, aménagé entre l’administration et les grands amphithéâtres. Mais, seuls quelques professeurs viennent dispenser des cours.
‘’Ce matin, nous avons fait cours. On devait faire Droit de responsabilité civile à 16h, mais le professeur n’est pas venu’’, renseigne Cheikh Sarr Diop, qui patiente sur un banc en compagnie de deux amis. S’agissant des travaux dirigés (Td), le constat est le même. Là aussi, il n’y a que quelques assistants de la 1ère année qui ont tenu leurs séances de Td.
Le challenge pour cette faculté est de faire les évaluations du 1er semestre en même temps que les enseignements du 2nd semestre. A ce dessein, l’administration a prévu de programmer chaque week-end une matière à examiner. Et progressivement, toutes les matières seront évaluées au courant de ce semestre pour pouvoir démarrer la nouvelle année universitaire 2014-2015 à partir du début du mois de janvier, suivant le calendrier établi par le rectorat. Mais un mois après la suspension des cours, les problèmes liés aux inscriptions demeurent toujours, alors que le début des examens du premier semestre est prévu samedi prochain.
Lors de sa dernière conférence de presse, le nouveau recteur, Ibrahima Thioub, avait fixé la fin des inscriptions au 8 octobre. Cependant, certains étudiants tardent encore à finaliser leurs inscriptions. Ils rejettent cette date et veulent obtenir une nouvelle dérogation. ‘’La date limite de clôture des inscriptions initialement fixée par le doyen Mamadou Badji était le 31 octobre. Je suis allé à l’agence comptable, mais seuls les nouveaux bacheliers sont autorisés à s’inscrire, depuis mercredi dernier’’, fulmine Mouctar Teliko. L’étudiant en Master de poursuivre : ‘’nous avons déposé aujourd’hui (hier) une lettre adressée au recteur dans laquelle nous lui demandons une dérogation. Beaucoup d’étudiants partis dans les régions n’étaient pas informés de cette nouvelle date’’, souligne-t-il. A son avis, si les autorités administratives ne règlent pas à temps ce problème, les perturbations des cours et des examens risquent de refaire surface.
L’administration de son côté semble en tout cas prête à organiser les examens. Dans le hall de la faculté, le calendrier et les listes de répartition des salles sont déjà affichés sur les tableaux. Les concernés viennent se renseigner et exiger des petites rectifications, s’il y a lieu. ‘’On m’avait omise de la liste de programmation des examens. Je viens de faire une photocopie de ma carte d’étudiant pour qu’il puisse m’intégrer sur la liste’’, explique Brigitte Sène.
Session de rattrapage
A la différence de la FSJP, la Faculté de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie (FMPOS) organise une session de rattrapage. Comme à l’accoutumée, la FMPOS est la première à débuter et terminer le programme. Elle échappe de ce fait à la session unique prévue pour les autres facultés dans le cadre de la normalisation du calendrier universitaire. ‘’ Nous avons commencé les examens de la 2ème session hier. Ils vont se poursuivre jusqu’au 8 novembre’’, renseigne un étudiant marocain qui a voulu garder l’anonymat.
Les premiers à sortir des salles patientent à l’ombre des arbres en révisant leurs leçons. ‘’Ce matin, nous avons passé l’examen de Biochimie médicale, et nous ferons à partir de 15h30 l’épreuve d’Anatomie’’, lance Younoussou Sambou, assis sur un banc, un cahier en main. A quelques mètres de là, des étudiantes marocaines, à peine sorties des salles, discutent de l’épreuve qu’elles viennent de subir. ‘’Après la suspension des cours, nous sommes toutes rentrées au Maroc. Financièrement, c’est trop coûteux pour nous. Nous avons payé 450 000 le prix du billet d’avion’’, explique l’une elles.
Entre reprise des cours et examens
A la Faculté des sciences et techniques, les cours n’ont pas repris. Mais les étudiants s’apprêtent eux aussi à passer les examens du 1er semestre, pour reprendre ensuite les enseignements du 2nd semestre. ‘’Les examens sont prévus à partir du 13 octobre. Après les épreuves, on reprend les cours du 2ème semestre que nous avions déjà débutés’’, confie l’étudiant de 2ème année, Cheikh Oumar Ndaw. Dans cette faculté aussi, les problèmes des inscriptions subsistent.
Sur une affiche, plusieurs centaines d’étudiants dont les noms sont inscrits sont priés de se rendre aux guichets pour retirer leurs quittances de paiement, afin de régulariser leurs inscriptions 2013-2014. ‘’Les examens sont incertains, puisque beaucoup d’étudiants ne sont pas inscrits. Il faut faire une dérogation pour permettre à tout le monde de s’inscrire’’, fulmine Waldiodio Diop qui dit être concerné par ce cas.
Si les cours ont repris à la Faculté de droit, ce n’est pas le cas à la Faculté des lettres et des sciences humaines (FLSH). Seules quelques salles y sont ouvertes. L’endroit est calme et désert. Les rares étudiants trouvés sur place sont venus pour réviser ou pour lire juste les affiches. ‘’Je suis venus réviser mes leçons, pas pour faire cours’’, dit Youssou Sène. A son avis, les cours ne démarreront que le lundi. Dans cette faculté, également, les examens avaient débuté, puis avaient été suspendus à cause des perturbations. Ousmane Ndong espère que la deuxième partie de l’année universitaire va se dérouler sans perturbations, afin de tourner définitivement la page de cette année incompréhensible.