Les gardes pénitentiaires de la Maison d’arrêt et de correction de Rebeuss ne sont pas contents, suite à l’arrestation de deux de leurs collègues soupçonnés d’avoir torturé à mort Cheikh Mawlany Sané, le 1er décembre dernier. Pour exprimer leur courroux, ils ont bloqué hier tous les repas venus de l’extérieur, en plus de refuser certains droits de visite en attendant de mûrir un plan d’action annoncé dans les prochains jours.
L’arrestation des deux matons, soupçonnés d’être mêlés à la mort du détenu Cheikh Mawlany Sané, le 1er décembre dernier à la Maison d’arrêt et de correction (Mac) de Rebeuss, n’est pas du goût de leurs collègues du lieu de détention. Et ils ont tenu à le manifester hier, en bloquant les repas venus de l’extérieur et destinés à certains détenus. Aussi, ont-ils tenu à interdire toutes les visites non autorisées par l’autorité judiciaire.
Durant toute la journée, ils ont procédé de la sorte pour «se faire entendre» et lancer un appel à l’endroit de l’autorité, quant à «l’innocence» de leurs deux collègues. Selon certains matons avec qui Le Quotidien a parlé, il n’est pas acceptable de rester les bras croisés, au moment où leurs collègues sont traînés dans la boue. Alors que, indiquent nos interlocuteurs, leurs collègues ne sont pas même pas capables de faire du mal à une mouche.
Pour ces gardes pénitentiaires, il ne s’est pas agi d’un mouvement de grève, parce qu’ils n’ont pas le droit d’aller en grève, mais ils ont quand même le droit d’interdire les repas venus de l’extérieur dans la mesure où aucun texte ne l’autorise. Aussi, ajoutent-ils, ne sont-ils pas obligés d’accepter les droits de visite décernés par complaisance par certains hommes politiques. Raison pour laquelle, ils ont agi sur ces deux leviers, en attendant de mûrir leur prochain plan d’action.
Dès aujourd’hui en effet, les matons vont évaluer la journée d’hier et réfléchir sur les prochaines étapes d’autant plus que les autorités les ont ignorés durant tout le mouvement d’hier.
Pour rappel, les deux gardes pénitentiaires ont été arrêtés, après que l’enquête ouverte par la Chancellerie les a identifiés comme les présumés tortionnaires du détenu Cheikh Mawlany Sané. Ces arrestations confirment le certificat de genre de mort, qui établit que le détenu est décédé à la suite d’une asphyxie mécanique par strangulation dans un contrôle de coups et blessures par objet contondant. La famille de la victime a toujours soutenu que le défunt a été brutalisé, violenté et torturé à mort.