Dans la perspective des prochaines élections locales au Sénégal prévues en juin 2014, le comité d’appui et de soutien au développement économique et social de la Casamance (CASADES) a initié une série de formation des femmes leaders de la région de Sédhiou aux mécanismes de participation citoyenne au processus électoral. L’ambition est de mettre en valeur le concept de parité et hisser les femmes aux instances de prise de décision.
Le réseau « sembé Assek » est une fédération de 55 groupements de promotion féminine, fort de plus de 2000 femmes membres dans les communautés rurales de Bona et Diacounda. Dans le département de Sédhiou, la Coordination des femmes pour la paix compte, quant à elle 17 groupements en son sein avec plus de 1500 femmes membres. Elles sont unies par le cordon du CASADES sur financement de New Field Foundation pour se frayer le chemin de l’autonomisation devant aboutir à l’accès aux instances de prises de décision.
Et pour ne rien rater des échéances électorales locales de juin 2014, ces amazones sont formées suivant un agenda rotatif de prise en charge à même de disposer des outils indispensables et à prendre position efficacement parmi les hommes aux endroits même où se décide le fonctionnement de la communauté. A en croire Bassa Diawara, le coordonnateur du CASADES dans les régions du sud du Sénégal, « les femmes représentant plus de 52% de la population de la région, elles jouent un rôle important dans l'économie ( 93% de la population active dans l'agriculture) . Paradoxalement, elles sont presque exclues des instances décisionnelles et cela pose un problème du point de vue de la représentation ».
Et de poursuivre : « elles s’investissent dans des secteurs aussi variés que l’agriculture, le commerce, la transformation des produits agricoles et forestiers, l’artisanat et les travaux domestiques. Malgré leur forte prédominance dans l’économie régionale (plus du tiers des actifs en milieu rural), le rôle socioéconomique des femmes est loin d’être valorisé.
Leur faible présence dans les instances locales de prise de décision (16% dans la région , 26% dans la commune) ne leur permet pas de défendre convenablement leurs préoccupations spécifiques. Un plus grand poids des femmes dans le choix des stratégies de développement aurait été d’un précieux apport pour la communauté ».
Bona et Diacounda sonnent le glas
Hier à Bonna et à Diacounda, les femmes du réseau « Sembé ASSEK » ont sonné la mobilisation à l’occasion de l’évaluation du processus de formation dont la restitution a donné lieu à un engagement réaffirmé dans la conquête du pouvoir local « nous avons capitalisé un renforcer du leadership politique des femmes par l’acquisition des connaissances indispensables à l’exercice d’une action politique de qualité. Aujourd’hui il s’agit de restituer aux femmes la formation sur le leadership politique », a dit Fatima Diédhiou, une habitante de Kangody.
Pour sa part, Maye Faty, la présidente du réseau, "la maturité a commencé chez nous les femmes par la connaissance de nos droits et de nos devoirs. L’heure de la mobilisation a vraiment sonné et nous sommes assez outillées pour faire valoir la parité. Finie l’exode vers les capitales au service des femmes d’autrui dans les ménages ». Enfin, il est attendu de ces sessions de capacitation l’accroissement du personnel politique féminin, une participation des femmes à la gestion des affaires locales, une capacité accrue des femmes à accéder aux postes de responsabilité.