L'ambassadeur chef de Délégation de l'Union européenne (UE) Dominique Dellicour a tiré un bilan "très satisfaisant" des relations entre Bruxelles et Dakar, avec 100% d'engagements atteints en 2013 sur le programme de coopération entre les deux parties, malgré la "grande déception de ne pas avoir pu mener à bien" le projet de réhabilitation de la station d'épuration des eaux usées de Cambérène, à Dakar.
"Je crois qu'on peut dire que le bilan est très satisfaisant. En fin 2013, on a atteint 100% d’engagements sur le programme de coopération. Nous avons engagé, sur différentes enveloppes pour le Sénégal, environ 340 millions d'euros, ce qui équivaut à 223 milliards de FCFA", a-t-elle déclaré dans un entretien paru dans le numéro d’octobre du magazine sénégalais Gouvernance.
"Aujourd'hui, on est à peu près à 24% du total de l'enveloppe restant à contractualiser et environ 30% à décaisser", a toutefois relevé l'ambassadeur, chef de Délégation de l'Union européenne.
"Cela signifie que nous avons encore du pain sur la planche pour que les engagements financiers qui ont été décidés se traduisent en résultats concrets pour le pays, pour les populations, le fil conducteur de notre coopération étant la croissance, la lutte contre la pauvreté et l'amélioration des conditions de vie des populations au Sénégal", a indiqué la diplomate.
"C'est relativement normal parce que nous avons engagé un gros montant de notre programme indicatif (près de 80 millions d’euros) en 2013. (…) Donc ce n'est pas anormal qu'on n'ait pas décaissé 100% juste au moment où le programme se termine. Il y a toujours un décalage", a-t-elle analysé.
S'y ajoute que la période électorale 2011-2012 n'a pas été une période très facile pour la préparation de nouveaux projets et leur mise en œuvre’’, mais "(….) cette année-ci vraiment, nous allons faire un très gros effort pour avancer dans la contractualisation de très gros programmes".
"Sur les points plus négatifs, oui, clairement pour moi, une des frustrations, c'était le projet de Cambéréne", qui prévoyait la réhabilitation de la station d'épuration, plus un écoulement avec un émissaire en mer de 1,7 km devant empêcher le refoulement d’eaux usées vers la plage'', a souligné Dominique Dellicour.
"Ce projet s'est heurté à la l'opposition de certains groupes d'habitants. Il n'a pas pu être mené à bien jusqu'au bout. Notre seule consolation c'est que la Banque islamique de développement (BID) a repris le projet et utilisé les matériaux et équipements financés par notre projet pour mettre en place une solution qui soit agréée par les populations", a-t-elle déclaré.
"Pour nous ça a été vraiment une source de grande déception de ne pas avoir pu mener à bien ce projet. Mais des leçons en ont été tirées pour l'avenir, parce que je crois qu'il y a eu un gros déficit de communication des autorités vis-à-vis de la population", a dit Mme Dellicour.
"Donc, pour les prochains programmes, nous serons beaucoup plus attentifs aux engagements des autorités et à l'acceptation par les populations des projets", a ajouté la diplomate, en fin de mission au Sénégal et sur le point de faire valoir ses droits à la retraite.
