L’ancienne Première dame brise le silence. Invitée de Rfi, Viviane Wade a expliqué l’absence de son époux au procès de Karim, poursuivi pour enrichissement illicite présumé. Pour elle, une visite de Abdoulaye Wade à son fils sonnerait comme une légitimation de la «juridiction exceptionnelle» qu’est la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei).
«Quant au Président (Wade), je ne le vois vraiment pas assister à ce procès, qui n’est pas un procès, qui est une parodie de procès. Qu’est-ce que cela ajouterait de plus pour Karim ? Reconnaître la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) ?», sert Mme Wade qui parle de «procès politique». Mais Mme Wade a aussi d’autres explications. Elle dit : «Effectivement, le Président n’est pas allé voir son fils en prison et il en a fait la demande. Je pense qu’elle a été acceptée mais cela aurait causé peut-être un incident parce que quand Abdoulaye Wade sort, la foule le suit. Que serait-il arrivé ?» Dans tous les cas, constate-t-elle, «les avocats ont démontré que la procédure était entachée de fautes et de violations graves (…).» En effet, souligne encore Mme Wade, «il n’y a pas de calendrier, tous les co-inculpés n’ont pas été entendus».
«On veut probablement détruire son image et celle du père à travers lui»
Sur les responsabilités occupées par son fils qui aurait valu à ce dernier des poursuites, elle répond : «C’est vrai qu’il a eu cinq ministères et qu’on l’appelait ironiquement «le ministre de la Terre et du Ciel», mais a-t-il commis des fautes ? Est-il poursuivi pour un détournement quelconque ? Non ! On lui attribue des banques, des immeubles, des sociétés qui appartiennent à d’autres. On en conclut donc que c’est un procès politique. On veut probablement détruire son image et celle du père à travers lui.» Sur l’issue du procès, Mme Wade précise être plutôt inquiète. Viviane Wade dit n’avoir «pas peur» de l’issue du procès suspendu jusqu’au 13 octobre prochain, mais elle est «très inquiète». «La peur vous rend faible, l’inquiétude vous rend attentive et combattante», conclut-elle.